En réponse à l'article paru dans le journal espagnol El Mundo le citant le 11 juin dernier, Nourredine Ziani a tenu aujourd'hui,vendredi 14 juin, une conférence de presse, afin de porter des corrections et des clarifications aux chefs d'accusation le mêlant à une sombre affaire d'espionnage et de détournement de fonds. Rappels des faits : El Mundo affirme que Nourredine Ziani est au centre d'une affaire l'accusant de détournement de fonds alloués par le Maroc à la gestion de lieux de culte musulmans en Catalogne et de blanchiment d'argent à travers deux agences de voyage fictives, l'une au Maroc et l'autre en Espagne. Le journal informe qu'il serait également soupçonné d'atteinte à la sécurité de l'Etat, ce qui aurait conduit à son expulsion d'Espagne en 2013. L'accusation le mêle à 2 autres protagonistes identifiés comme relevant du réseau de renseignements marocain, la DGED, à savoir Mohamed Belahrech, et Abdellah Bousouf, ainsi que leurs épouses respectives. C'est pendant deux longues heures, que M. Nourredine Ziani s'est adressé à un panel de journalistes, clarifiant sa position du début jusqu'à la fin. De son installation en Espagne, jusqu'à son enlèvement et expulsion, il déballe tout, muni d'une multitude de papiers comme preuves de ses dires. Après avoir énuméré ses activités au sein de l'Union des Centres Culturels Islamiques de Catalogne (UCCIC), il clarifie ses positions par rapport aux accusations de rapports présumés avec des salafistes et nie la création d'une mosquée salafiste. Accusé de collaborer avec la DGED, de menacer la sécurité interne, de mettre en péril la politique étrangère du pays, ainsi que de recruter des collaborateurs pour le compte de la DGED en territoire catalan, M. Ziani dément toutes ces allégations. Concernant son support à la cause de l'indépendance catalane, Ziani affirme qu'il était on ne peut plus naturel de le faire, car précise-t-il : « je vis en Catalogne, j'œuvre en Catalogne. Il est naturel que je coopère avec le parti majoritaire ». Le fondateur de l'UCCIC estime ainsi faire l'objet d'accusations fausses et illégitimes. Ziani révèle, à cet effet, que son épouse entame une procédure judiciaire contre El Mundo et l'auteur de l'article jugé diffamatoire. Le fondateur de l'UCCIC n'a pas manqué de s'attaquer à Mimoun Jalich, qui lui a succédé à la tête de l'UCCIC, niant en bloc la véracité des rapports d'audit de comptes que ce dernier aurait délivrés aux autorités espagnoles comme pièces à conviction de sa supposée culpabilité. Ziani précise qu'au moment de la fondation de l'Union en question, Mimoun Jalich en était le secrétaire général, et qu'en conséquence tous les papiers, factures et documents officiels comportaient d'abord sa signature avant la validation finale. « S'il y avait la moindre fraude dans la comptabilité de l'Union, pourquoi M. Jalich ne s'est-il adressé aux autorités qu'après ma démission de la présidence de l'UCCIC et non avant ? », s'interroge Ziani. Il révèle en outre que sa femme vit entre l'Espagne et le Maroc, pour suivre de près son affaire auprès du parquet madrilène et du parquet barcelonais et martèle inlassablement : « Je demande le droit à un procès, car si je fais réellement office d'espion et de fraudeur fiscal, pourquoi la justice espagnole s'est-elle seulement contentée de m'expulser sans me juger ? Je demande un visa exceptionnel, et je réitère : je mets au défi les autorités espagnoles de me donner le droit à un procès, pour prouver l'injustice que je subis ». Soulevant la question des agences de voyage présumées fictives dans lesquelles il est impliqué, M. Ziani met les choses au clair. Selon lui, l'agence de voyages n'était pas fictive, mais bel et bien réelle et spécialisée dans les procédures de pèlerinage. Son capital, présumé fond détourné, n'est pas de 200.000 euros souligne-t-il, relevés bancaires à l'appui, mais de 60.000 euros. L'agence, précise-t-il, a mis la clé sous la porte avec l'expiration de l'autorisation d'activité. Celui que certains auteurs espagnols ont déjà appelé « l'espion de Sa Majesté alaouite » n'a pas omis de mettre à la disposition des journalistes présents une série de documents pour prouver les propos qu'il avance, notamment des copies de chèques, son mandat d'arrêt, des documents de comptabilité issus de la plateforme du ministère des Finances espagnol.