Le massacre sur nos routes prend des proportions alarmantes. Seize personnes ont été tuées en moins de 24 heures dans deux accidents de la route à Youssoufia et Khouribga. Le premier accident survenu mardi soir a fait 12 morts lorsqu'un fourgon de transport mixte est entré en collision avec un poids lourd. Le conducteur du camion a perdu le contrôle suite à l'éclatement d'un pneu. Le second accident entre un camion et une voiture a fait quatre morts, mercredi à Khouribga. Il y a encore trois semaines, 26 personnes ont péri dans deux accidents d'autocar près de Nador et de Tamanar. Le constat est là: le nombre de morts ne cesse d'augmenter malgré les différentes mesures prises par le ministère de l'équipement et du transport pour lutter contre ce fléau. Mercredi, le ministre Aziz Rabbah a indiqué lors de la 56ème session de l'assemblée générale du Comité national de prévention des accidents de la circulation (CNPAC) que le nombre des accidents de la route a augmenté de 2,48% en 2011 et celui des tués de 11,75%. Il en va de même pour le nombre des blessés graves qui a connu une hausse de 9,36% ainsi que celui des personnes légèrement blessées (+2,84%). Les accidents de la route ont fait 4.200 morts, 10.000 blessés graves et 100.000 blessés légers en 2011. Par ailleurs, M. Rabbah a souligné que, malgré une légère baisse des accidents enregistrés durant les six premiers mois de 2012, le nombre des morts continue d'augmenter (+8%). Des statistiques qui, selon le ministre, incitent à déployer davantage d'efforts pour réduire le nombre d'accidents et, par conséquent, de morts. Le ministre compte lutter contre ce fléau par la sensibilisation et l'éducation routière. Si l'incivisme de nos conducteurs est la principale cause des accidents de la route, il ne faut pas omettre la mauvaise qualité du réseau routier. Dans la majorité des accidents, les conducteurs ont perdu le contrôle de leur véhicule, soit à cause de la vitesse ou de l'état de la route. Ainsi, la mise en place d'une infrastructure routière de qualité s'impose, ce qui favorisera la prévention des accidents. Parmi les autres facteurs des accidents, il y a lieu de relever l'état des véhicules qui laisse à désirer et qui sont toujours en circulation. Sur ce point, on est en droit de se demander si le contrôle technique n'a pas une part de responsabilité. Les statistiques montrent bel et bien que le durcissement des dispositions du Code de la route n'aura servi à rien.