Des sources proches de Maroc Telecom -l'opérateur historique de téléphonie dans le Royaume- ont formellement démenti, hier à Rabat, les informations selon lesquelles l'entreprise serait en voie de céder les actions qu'y détient Vivendi, le géant international de la téléphonie et des loisirs. Ces mêmes sources ont qualifié de pures spéculations les écrits parus dans certains journaux donnant pour acquise la cession par la firme internationale de certains des fleurons de sa périphérie tels que ses filiales au Maroc et au Brésil. Elles ont cependant reconnu que des déboires financiers consécutifs à la crise économique mondiale ont mis la firme dans la nécessité de revoir ses comptes et de penser à un plan d'urgence pour équilibrer ses finances internes. Elles ont également estimé que la difficulté qu'il y a à élaborer une telle stratégie de rechange a été pour beaucoup dans la démission de Bernard Levy, le patron de Vivendi, et que depuis, les choses sont restées en l'état. Le plan sur lequel hésite la firme prévoit de dissocier les deux activités principales du groupe: la téléphonie et les loisirs. Tour à tour séduite par la cession de l'un ou l'autre de ces deux pôles, elle a finalement décidé de surseoir à toute décision en attendant que la situation se décante. Dans le cas de Maroc Telecom l'éventualité d'une cession est d'autant plus à écarter, et nos sources d'affirmer que la logique de gestion veut qu'on n'enclenche pas un plan de départs volontaires quand on envisage de vendre. Selon elles, il faudrait 2 à 3 ans pour rentrer dans les dépenses qui seront engagées dans l'opération d'élagage envisagée par Maroc Telecom qui projette de se délester de centaines d'emplois pour alléger ses charges. A cela s'ajoute que l'opérateur historique est pour le moment l'un des plus beaux fleurons de l'investissement périphérique de Vivendi. Bien que les derniers résultats de Maroc Telecom aient accusé un léger repli, les comptes globaux de l'entreprise restent parmi les plus remarquables du genre en Afrique subsaharienne où elle a des participations dans des opérateurs nationaux qui affichent des taux de croissance réputés parmi les plus satisfaisants. Enfin, affirment ces sources, si des investisseurs saoudiens ont, à différentes reprises, marqué leur intérêt pour une entrée dans le capital de Maroc Telecom, ils ne se sont pas manifestés cette année et, en tout cas, il n'a jamais été question de prospecteurs qataris. Les rumeurs sur une éventuelle cession des parts de Vivendi dans Maroc Telecom avaient pris naissance à la suite d'informations suivant lesquelles le bureau d'études zurichois aurait conseillé à la firme internationale de revaloriser sa cote par cession d'actifs et non pas par scission du groupe en deux entités distinctes. Vivendi devrait aller chercher de la valeur dans la cession d'une de ses filiales internationales, parmi lesquelles principalement la brésilienne GVT, l'américaine Activision, ou la marocaine Maroc Telecom. A ce jeu, GVT partirait favorite car le montant que génèrerait la cession de l'opérateur d'accès Internet brésilien réinvesti en achats d'actions «pourrait avoir un effet positif de 65% sur la valorisation des titres de la compagnie». Ce que ni la cession d'Activision ni celle de Maroc Telecom ne permettraient de réaliser.