Depuis que le verdict dans l'affaire opposant les cliniques privées à l'ex-ministre de la santé, Yasmina Baddou, est tombé en février 2012, que s'est t-il passé? Contacté par ALM, Dr Mohamed Naciri Bennani, président du Syndicat national des médecins du secteur libéral (SNMSL), affirme que «la situation est calme. Les cliniques privées au Maroc travaillent en toute sérénité. Elles continuent de faire l'objet de contrôle conformément à la loi» tout en rappelant que «toutes les structures de soins dont les cliniques privées doivent faire l'objet d'un contrôle une fois par an». Selon ce dernier, aucun établissement privé de soin n'a fait l'objet d'une fermeture pour l'instant. Dès le début, la position du SNMSL, partie civile dans cette affaire, était très claire. Le SNMSL au même titre que l'Association nationale des cliniques privées se sont toujours montrés en faveur des inspections, une démarche jugée «utile» et «nécessaire». Mais ils ont toujours dénoncé l'absence de contrôles au sein des hôpitaux publics et CHU. Il en va de même pour les établissements de soins relevant d'organismes mutualistes qui continuent d'être écartés. Pour le SNMSL et l'Association nationale des cliniques privées, les inspections doivent être menées au sein de tous les établissements hospitaliers et ce sans exception. Mais la réalité est tout autre. «Jusqu'à présent aucun hôpital public n'a été contrôlé. Ce qui est incompréhensible», déplore le président du SNMSL. «Comment cela se fait –il que le CHU Ibn Sina de Rabat n'ait pas fait l'objet d'une mise à niveau après la publication du rapport de la Cour des comptes. Nous ne sommes pas pour la fermeture de ce CHU, ce qui porterait atteinte à la santé des citoyens. Cela dit, le ministère de la santé doit déployer d'importants efforts pour le mettre aux normes», poursuit-il. Selon Dr Naciri Bennani, en cas de contrôle, plus de la moitié des hôpitaux publics seraient fermés. En attendant, les structures sanitaires publiques continuent d'être défaillantes et souffrent d'une carence en ressources financières, équipements médicaux et élément humain. Rappelons que cette affaire s'est achevée par un rejet de la requête des cliniques privées. Cette décision est survenue après que l'avocat de l'ex-ministre de la santé a soumis au tribunal un mémorandum de réponse dans lequel il a demandé le rejet de la plainte déposée par les directeurs des établissements incriminés qui demandaient l'annulation de la décision de fermeture de leurs cliniques vu son caractère illégal.