Le jugement final dans l'affaire des cliniques privées sera prononcé le mercredi 31 août. Si la justice donne raison à la ministre de la santé, les directeurs des 13 cliniques privées incriminées feront appel. L'affaire des cliniques privées se poursuit devant la justice. L'audience opposant la ministre de la santé, Yasmina Baddou, aux directeurs des cliniques privées s'est tenue comme convenu le mercredi 24 août au tribunal administratif de Rabat. Le jugement final dans cette affaire sera prononcé le mercredi 31 août comme le confirme Dr Mohamed Naciri Bennani, président du Syndicat national des médecins du secteur libéral ( SNMSL) , partie civile dans cette affaire. «Le juge a entendu les plaidoiries des avocats des deux parties et a décidé de prononcer la sentence le mercredi prochain», déclare t-il tout en précisant que «pour obtenir une décision rapide de la justice , les directeurs des cliniques privées avaient demandé une procédure de référé». Selon Dr Naciri Bennani, si la justice donne raison à la ministre de la santé, ce qui est peu probable, les directeurs des 13 cliniques privées feront appel. «Je ne pense pas une seule seconde que la justice sera en faveur de Yasmina Baddou. L'inspection d'une clinique n'est pas du ressort du ministère de la santé. Elle doit être faite à la demande du secrétariat général du gouvernement ou du conseil de l'Ordre. Et seule l'autorité judiciaire peut ordonner la fermeture de l'établissement incriminé», affirme le président du SNMSL. Contacté par ALM à plusieurs reprises, les avocats des deux parties sont restés injoignables. En attendant, les deux parties dans cette affaire seront fixées sur leur sort le mercredi 31 août. Cette affaire a suscité de vives réactions du côté des professions libérales. L'Union nationale des professions libérales ( UNPL) a dénoncé dans un communiqué en date du 22 août 2011 cette procédure qualifiée de «contraire à la loi» et a appelé toutes les composantes du bureau exécutif à une mobilisation totale pour soutenir les médecins des cliniques privées incriminées. Ces derniers se disent prêts à manifester dans les rues et observer des sit-in pour que la loi soit respectée. Pour l'Association nationale des cliniques privées, les abus doivent cesser. «Dans ce dossier, la procédure judiciaire est légitime étant donné que les droits des uns ont été bafoués», affirme Dr Farouk Iraqi, président de l'association nationale des cliniques privée. Au-delà de la procédure jugée contraire à la loi, l'association revendique une réforme des normes. «Nous remettons en cause les normes mises en application lors des inspections. Les normes actuelles présentent de nombreuses anomalies et ne sont pas adaptées. Certaines d'entre elles sont délirantes. C'est la raison pour laquelle nous souhaitons une réunion avec la ministre de la santé, le secrétariat général du gouvernement ( SGG) et le conseil de l'ordre», affirme Dr Iraqi. Et d'ajouter : «Si le ministère de la santé refuse de s'asseoir sur la table des négociations, cela aura des conséquences sur la santé des citoyens. C'est l'avenir du pays qui est en jeu». Pour le Dr Naciri Bennani, la fermeture d'une clinique privée a des conséquences désastreuses. «Quand on procède à la fermeture d'une clinique, ce n'est pas le médecin qui est touché mais le personnel (femmes de ménages, aides soignantes, infirmiers) soit une cinquantaine de personnes qui se retrouvent dans la rue. Si chaque clinique devait licencier 50 personnes, faites le calcul», conclut-il.