Nizar Baraka, qui représentait Abbas El Fassi, n'a pas versé dans le détail pour présenter le nouveau budget se contentant d'en dire le contexte difficile et les deux grands axes: l'accroissement de l'enveloppe de l'investissement public et l'augmentation des dépenses sociales. Officiellement le but est d'associer les parlementaires des quatre partis aux discussions sur le projet de loi de Finances, en fait il était aussi de ressouder les rangs d'une majorité sérieusement mise à mal par les déclarations intempestives des uns et des autres. En provoquant dimanche à Rabat une rencontre des secrétaires généraux des partis au gouvernement avec les députés et les conseillers de la majorité, les préposés à la communication du PJD ont tout autant visé l'image d'un gouvernement soucieux de l'avis du Parlement que celle d'une majorité dont la solidarité n'a pas été affectée par les couacs qui y font désordre ces derniers jours. Personne n'a été dupe de cette dernière intention. Bien avant qu'Abdelilah Benkirane n'y fasse allusion dans son allocution d'ouverture, tous les observateurs ont relevé que des trois autres secrétaires généraux qui auraient dû faire le déplacement, seul celui du PPS était présent. Comme c'est lui qui a le premier critiqué la publication des listes des agréments de transport, tout le monde a compris que le gouvernement veut recoller les morceaux de sa solidarité ébréchée. Le secrétaire général du PJD ne dira pas autre chose en déclarant la solidarité gouvernementale aussi sauve à la suite de ces incartades que peut l'être l'«unité d'une famille en proie aux différences d'appréciation intestines». Cependant, l'affaire n'a pas été entendue par tous de cette oreille. En transposant le débat au niveau de l'action du Parlement, Said Ameskane, qui représentait son secrétaire général Mohand Laenser à la réunion, a regretté que les élus n'aient pas été associés à la réunion des chefs de partis au gouvernement qui avait eu lieu la veille sur le même sujet. «Je souhaite que de telles réunions aient lieu plus souvent afin de réhabiliter le Parlement dans son rôle constitutionnel», a-t-il déclaré, avant de conseiller que «la solidarité soit réelle également lors des prochaines élections». Comme de bien entendu, c'est Nabil Benabdallah qui s'est fait le plus véhément pour défendre la solidarité gouvernementale. «La majorité se porte bien. Elle est solide», a-t-il déclaré, avant de la comparer à un coureur de fond qui doit se ménager pour aller loin. Mohamed El Ansari a enfoncé le clou en demandant aux leaders de donner à la majorité parlementaire les moyens de défendre les actions et les projets du gouvernement. «Pour que le système de défense de la majorité parlementaire soit efficient, a-t-il objecté, il faut que les élus aient tous les éléments d'information en main. Or c'est loin d'être le cas, notamment pour ce qui est du contenu des comptes spéciaux du budget». Nizar Baraka, qui représentait Abbas El Fassi, n'a pas versé dans le détail pour présenter le nouveau budget se contentant d'en dire le contexte difficile et les deux grands axes: l'accroissement de l'enveloppe de l'investissement public et l'augmentation des dépenses sociales. C'est au ministre délégué au Budget qu'est revenu de préciser les contours de la loi de Finances 2012. Il a déclaré que l'investissement public passe de 167 à 188 milliards de dirhams dans le même temps qu'il prévoit 2 milliards pour le fonds de soutien aux politiques sociales, un milliard à celui de l'emploi dans le privé et 20 milliards pour le monde rural. Il a également annoncé que les bourses d'études seront augmentées de 200 à 300 dirhams selon les cycles et que le fonds de soutien social sera alimenté par des contributions de tous les secteurs de production et non pas par les banques et les assurances comme mentionné dans une première mouture. Il a également déclaré que les prix des tabacs seront augmentés.