Quelques heures avant la désignation des membres du gouvernement à Rabat, Abbas El Fassi a appelé à la tenue d'une réunion extraordinaire des membres du comité exécutif de son parti. Quelques heures avant la désignation des membres du gouvernement à Rabat, Abbas El Fassi a appelé à la tenue d'une réunion extraordinaire des membres du comité exécutif de son parti. Objet : atténuer le mouvement de fronde qui prend de plus en plus d'ampleur à l'intérieur du parti. Mais l'invitation a vite été déclinée par une quinzaine de leaders istiqlaliens, tous en colère contre le secrétaire général sortant. Selon eux, rien n'urge pour que soit avancée la réunion du comité exécutif qui se tient habituellement chaque mercredi. La déception mêlée à l'indignation des Istiqlaliens a atteint un tel degré que des membres du bureau exécutif ont exprimé le souhait que soit gelée l'adhésion de Abbas El Fassi au parti. D'autant plus que selon eux, avec la désignation officielle du nouveau gouvernement, Abbas El Fassi n'a plus aucune légitimité. Le statut interne du parti ne permet au secrétaire général de briguer plus de deux mandats que dans le cas où il occupe la fonction de Premier ministre. Des membres du parti proposent ainsi la désignation au poste de secrétaire général du plus ancien membre du comité exécutif, ou l'élection de l'un de ses membres, ou encore l'attente du congrès national du parti de l'Istiqlal. Contacté par ALM à plusieurs reprises, M.El Fassi est resté injoignable. Par ailleurs selon une source, ce mouvement de fronde est initié par le clan de Hamid Chabat et des membres de la Jeunesse. Mais selon Adil Ben Hamza, membre du bureau exécutif, ce courant ne constitue qu'une partie des membres du comité exécutif majoritairement scandalisé par l'attitude de Abbas El Fassi. «Abbas El Fassi nous a menti de bout en bout, il est en train de se moquer de nous militants de l'Istiqlal. Ce parti a payé cher les erreurs d'El Fassi et son instrumentalisation des instances du parti au profit de sa famille», a déclaré à ALM Adil Ben Hamza. Et d'ajouter: «Il faut mettre un terme aux dérives de Abbas El Fassi, longtemps tolérées au sein du parti». Rappelons que les membres du bureau exécutif avaient délégué à Abbas El Fassi la mission de négocier avec le chef de gouvernement la formation du cabinet ministériel. Ceci sous réserve de leur rendre compte de toutes les avancées de cette opération. Mais il n'en sera rien. «Lors de la dernière réunion avec M. El Fassi, il nous a annoncé le clash entre l'Istiqlal et le PJD autour du ministère de l'équipement et la décision de se retirer du cabinet tout en soutenant la majorité si le parti ne bénéficie pas des postes convoités. Mais ce n'était qu'une manœuvre de Abbas El Fassi pour mettre qui il voulait à la tête des ministères». Notons que parmi les postes convoités par l'Istiqlal depuis le début des tractations pour la formation du gouvernement, il y a le ministère de l'enseignement fondamental, le ministère de l'artisanat, le ministère de l'équipement et du transport, le secrétariat d'Etat chargé des MRE, la jeunesse et les sports, entre autres. Aussi les militants du parti se considèrent marginalisés et voient d'un mauvais œil le fait que seuls des proches de la famille El Fassi fassent partie du gouvernement. Notons aussi que Abbas El Fassi avait reçu quelque 150 candidatures de ministrables dès le début des concertations autour de la formation du gouvernement.