Selon la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole, cette bactérie ne constitue pas un facteur déterminant qui mettrait en crise le secteur qui est déjà en faillite. La recrudescence de la Salmonella Kentucky, une nouvelle forme de la bactérie salmonelle résistante aux antibiotiques, continue d'inquiéter les autorités sanitaires internationales. Selon les chercheurs de l'Institut Pasteur de France, de l'INRA et de l'Institut de veille sanitaire, la volaille est le principal vecteur de la souche. Ces derniers craignent le risque de contamination de la volaille d'élevage et par conséquent la menace d'une propagation à grande échelle. Qu'en est –il du secteur avicole au Maroc ? Contacté par ALM, Khair Eddine Soussi, président de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (Fisa), affirme que «le secteur avicole est dans une situation exécrable sans cette bactérie. Les éleveurs perdent chaque jour entre 2 à 3 DH le kilo. Nous n'avons pas besoin d'une salmonelle de plus. La Salmonella Kentucky ne constitue pas un facteur déterminant qui mettrait en crise le secteur qui est déjà en faillite». M. Khair Eddine s'interroge quant à la présence effective de cette bactérie au Maroc en appelant les autorités sanitaires à apporter la preuve de la présence de cette souche. Concernant les effets de la propagation de cette bactérie sur la consommation, M. Eddine Soussi n'a pas souhaité se prononcer à ce sujet. En tant que président de la Fisa, ce dernier recommande tout simplement aux consommateurs de bien cuire la volaille. «Cette bactérie est détruite à la cuisson par la chaleur. C'est pourquoi il faut bien cuire le poulet à plus de 60 degrés de cuisson ». Quant à l'hypothèse selon laquelle l'émergence de ces souches serait dû à l'utilisation abusive des antibiotiques dans les élevages, M. Eddine Soussi réfute cette hypothèse en soulignant: «Cela est totalement faux. Admettre une telle hypothèse est une pure bétise. A ce jour, nous n'avons aucune information quant aux facteurs qui favorisent l'apparition et la propagation de ces gènes». Toujours est-il que la production dans ce secteur est en hausse par rapport à l'année précédente. Selon les derniers chiffres de la Fisa, la production de poulet de chair s'est établie à 38.700 tonnes en juillet 2011 contre 33.500 en juillet 2010. Quant au prix de vente du poulet , celui-ci est passé de 14,70 DH en 2010 à 12,65 DH en 2011. S'agissant de la contamination, l'INRA précise que celle-ci est difficilement prévisible en raison de l'absence de symptômes, tout particulièrement chez les volailles hébergeant durablement les salmonelles dans leur tube digestif. D'où la nécessité de mettre en place dans des systèmes de surveillance permettant d'établir des règles de traitement pour l'homme et l'animal.Des analyses régulières de dépistage dans les unités d'élevage permettent d'identifier et de combattre de manière précoce l'agent infectieux. Rappelons que les salmonelloses représentent une des principales causes de toxi-infections alimentaires humaines. Elles se manifestent généralement par une fièvre, une diarrhée et des vomissements. Elles peuvent être plus graves chez les personnes âgées, les nourrissons ou les personnes immuno-déprimées.