«Les Archives du Maroc» a été officiellement inaugurée vendredi 27 mai à Rabat. Cette institution aura pour mission de veiller à la mise en œuvre du patrimoine archivistique national. Désormais, le Maroc disposera d'une institution dédiée aux archives. Pour consacrer cette création, une cérémonie d'inauguration, présidée par Bensalem Himmich, ministre de la Culture, a été organisée, vendredi 27 mai, à Rabat. Lors de cette cérémonie, M. Himmich, qui n'a pas hésité à exprimer son immense joie à cette occasion, a indiqué que cette fondation, créée en vertu de la loi 69/99, publiée le 30 novembre 2007, «aura une indépendance financière et toutes les prérogatives dont jouissent les établissements publics». Cet établissement, présidé par le ministre de la Culture, se verra confier la tâche de «sauvegarder le patrimoine archivistique national, d'assurer la constitution, la conservation, l'organisation et la communication des archives à des fins administratives, scientifiques, sociales ou culturelles», a ajouté M. Himmich. Cette mission nécessite «un travail de collecte, de classement, de conservation préventive tout en faisant bénéficier les Archives du Maroc des techniques numérisation», a-t-il précisé. En outre, la création des Archives du Maroc, qui couvriront l'époque étalée entre 1956 et 1999, intervient en réponse aux recommandations de l'Instance équité et réconciliation (IER). A cet effet, le Conseil consultatif des droits de l'Homme avait signé en novembre 2009 une convention de financement de 8 millions d'euros avec le ministère de l'Economie et des Finances et la délégation de l'Union Européenne (UE) au Maroc. A ce propos, le ministre de la Culture a caressé le vœu de «faire des jumelages permettant de rapatrier des Archives marocaines qui sont dans des bibliothèques européennes. Nous demandons aussi à toutes les personnalités qui ont des Archives privées de les donner aux Archives du Maroc pour que notre connaissance du Maroc s'améliore». Dans ce cadre, la représentante du délégué de l'UE au Maroc, André Coline, a révélé l'engagement très fort de l'UE dans le processus relatif à la réparation communautaire. «Nous accordons une importance fondamentale à l'histoire car sans conservation de documents, pas de traces, pas de mémoire et pas d'histoire. C'est un grand chantier qui s'ouvre et nous sommes contents d'y collaborer», a-t-elle exprimé. Quant au président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Driss El Yazami a indiqué que «l'inauguration des Archives du Maroc intervient dans un contexte national marqué par les réformes basées sur la consolidation de l'Etat de droit et des droits de l'Homme. Cela devrait se faire à travers la constitutionnalisation des recommandations de l'IER concernant la problématique de l'histoire et la mémoire». Le même son de cloche est relevé chez Mahjoub El Hiba, délégué interministériel aux droits de l'Homme, qui a estimé que «cette inauguration signifie que le Maroc a entamé une phase cruciale dans le processus démocratique». A cette occasion, M. El Hiba a rappelé que cette inauguration coïncide avec la commémoration de la mort de Driss Benzekri survenue le 20 mai 2007. A son tour, Jamaâ Baïda, qui s'est vu confier la mission de direction des Archives du Maroc, en vertu d'un Dahir de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a appelé au lancement d'une «campagne de sensibilisation et la création d'une journée nationale dédiée aux archives».