La signification de cette phrase peut être «Nous voulons tout, et nous le voulons tout de suite !», c'est un peu ce que nous disent ceux que l'on appelle «le mouvement du 20 février» ; lorsqu'ils ont annoncé qu'ils maintenaient leur marche pour le 20 mars ils ont d'abord expliqué que c'était pour «maintenir la pression», soit ! Puis les dissensions se faisant jour dans leurs rangs, ils ont affirmé que c'était pour la «libération des détenus politiques» ??????!!!!! Cette sorte de «radicalisation», de fuite en avant laisse un goût bizarre, et il faut prendre un peu de temps pour essayer de (re)lire les derniers événements : le discours royal du 9 mars est salué (je ne parle ici ni des opportunistes ni des retourneurs de veste) nationalement et internationalement ; le Souverain est même allé au-delà des revendications ! Or si les «jeunes du 20 février» ont eu le mérite se sortir les revendications dans la rue, force est de reconnaître que celles à caractère politique étaient depuis longtemps dans la bouche de politiques, que celles à caractère social et économique sont celles de la population la plus modeste au quotidien et que le Souverain avait lancé la réflexion sur la régionalisation qui allait rendre possibles ces réformes il y a des mois. Parlons donc justement de cette jeunesse modeste, celle des quartiers populaires, qui n'a pas «marché» et qui aspire à «mieux vivre», dans la dignité, le respect, dans une société qui les prend en compte et où la corruption, le mépris, l'inégalité des chances, l'injustice…seraient obsolètes ! Avez-vous pris la peine de discuter avec eux ? Lorsqu'ils entendent «partage des pouvoirs royaux» ils ont aussitôt une réplique «VEC QUI ?» ce qui devrait interpeller tous les partis politiques et élus de notre pays… D'où –selon moi et sans aucune connotation péjorative- l'honnêteté qu'il nous faut avoir d'appeler le «mouvement du 20 février» mouvement de Jeunes Marocains et non pas des jeunes Marocains, cette nuance la majorité de la presse –notament étrangère- ne prend pas la peine de la faire !Bien sûr notre jeunesse a applaudi au discours royal, mesurant à quel point nous avions la chance d'avoir un chef d'état responsable, conscient et audacieux, mais mesurant encore mal à quel point la balle est maintenant dans notre camp, or c'est à ces jeunes, TOUS les jeunes de notre pays de s'approprier ce discours et cela ne se fera pas tout seul, ni d'une traite…en tout cas, cela ne se fera pas dans la surenchère, la démagogie et le populisme mais dans la pédagogie, la responsabilité et le suivi ! Il nous faut conforter l'idée chez nos jeunes que les réformes annoncées auront un impact réel, concret, mesurable dans leur vie au quotidien, qu'ainsi est tracé le cadre qui leur permettra cette vie digne à laquelle ils aspirent. La tâche est immense nécessitera la participation de tous et au premier chef, des partis politiques qui doivent entamer sans attendre leur propre (r) évolution. Cela nécessitera également la réconciliation de NOS jeunesses, celles qui se sont «déchirées» sur Facebook entre «pro» et «anti» marche ; les «anti» n'étant pas moins patriotes que les «pros», car seule la «façon de marcher» -et non pas les revendications- différait ; mais aussi et surtout cette jeunesse qui est restée «en dehors», celle qui est dans une stratégie sinon de «survie» en tout cas dans une stratégie au jour le jour et qui marche avec difficulté dans la vie comme l'on avance sur un parcours d'obstacles. C'est à cette jeunesse que pensait SM le Roi en faisant son discours le soir du 9 mars, c'est à cette jeunesse –le plus sûr atout de notre avenir- qu'il nous faut penser ! Non pas penser et faire à sa place mais faire PAR, AVEC ET POUR !