L'arsenal d'armes, découvert près d'Amgala, après le démantèlement d'un réseau terroriste, a été présenté aux médias nationaux et étrangers. En plein désert, à 220 kilomètres du Sud-Est de la ville de Laâyoune, et à 35 kilomètres seulement de la ceinture de sécurité, se trouve la zone «Kheng Zriba» près d'Amgala. Là où les trois caches d'armes relevant de la cellule démantelée d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ont été découvertes. Suite à la conférence de presse tenue au ministère de l'Intérieur à ce sujet, mercredi 5 janvier, à Rabat, les journalistes des médias nationaux et étrangers ont été invités à se rendre sur les lieux. L'objectif était de permettre aux médias de constater de visu l'arsenal des armes découvert et recevoir des explications sur le champ. L'horloge indiquait 15h00 lorsque l'avion qui transportait les reporters, un C130 des forces armées royales, atterrit à l'aéroport militaire de Laâyoune. Le voyage ne fait que commencer. Sur le tarmac, trois hélicoptères attendaient l'arrivée de ce groupe de journalistes pour pouvoir les emmener à Amgala. Il a fallu une heure pour arriver à cette «scène du crime» assez particulière. Une fois à Kheng Zriba, le son assourdissant des aéronefs cédait la place au silence du désert. Aucun signe de vie. Rien qu'une large étendue de terrains stériles à perte de vue. En foulant le sol d'Amgala, des séquences des plus marquantes de l'histoire du Maroc contemporain venaient à l'esprit, étant donné que ce territoire a été le théâtre de plusieurs affrontements armés impliquant les forces armées royales, le front Polisario et l'Algérie, bien avant l'accord du cessez-le -feu de 1991. Du point de vue géographique, la zone où les armes ont été découvertes est une étendue de terrain d'environ deux kilomètres carrés, entourée de dunes de sable de tous les côtés, empêchant la vue de s'étendre au-delà de ce périmètre. En plus, la zone se trouve à environ 60 kilomètres du plus proche point d'eau. Une tente de la Gendarmerie royale était dressée sur place, entourée de trois véhicules militaires. A l'accueil des journalistes, il y avait le colonel Abdellatif Mekouar de la Gendarmerie royale, qui a été chargé de présenter les explications. Un point de presse improvisé eût, ainsi, lieu. «Cette découverte d'armes est la première en son genre dans cette région. Des informations parvenues récemment au général Abdelaziz Bennani, inspecteur des Forces armées royales et commandant de la zone Sud, faisant état de l'existence certaine de trois caches d'armes dans cette zone», a indiqué le colonel Abdellatif Mekouar. «C'est ainsi que nous avons été chargés de procéder à un constat des lieux en menant une opération de ratissage dans cette zone. L'opération a débuté, mardi 4 janvier, très tôt le matin, à l'aide de cinq chiens entraînés à détecter les armes. Et dans l'après-midi, la mission a été accomplie avec la découverte des caches. On n'a trouvé que des armes, il n'y a pas eu d'arrestations sur les lieux», ajoute-t-il. Après cette brève déclaration, les journalistes ont visité la première cache d'armes. Les armes découvertes étaient étalées sur une bâche à proximité de la cache autour de laquelle la Gendarmerie royale avait dressé un périmètre de sécurité. Cette première cache contenait 16 kalachnikovs, 32 chargeurs, 1 lance-roquettes anti-tank (RPG 7) et 1 mortier de calibre 82 mm et 16 ceintures militaires. «L'état de ces armes montre qu'elles ont été utilisées au moins une seule fois. Nous les avons trouvées enfouies dans une caisse sous terre, à environ un mètre et demi de profondeur. Elles sont toutes de fabrication russe», a expliqué le colonel Mekouar. A 430 mètres de cette cache se trouvait la deuxième cache réservée à la charge des armes. Au menu, 1998 munitions de calibre 7,62, six roquettes (RPG 7) et huit obus de mortier. «Les membres de la cellule terroriste démantelée ont bien dissimulé leur arsenal. En effet, ils n'ont pas mis d'indicateurs pour pouvoir repérer les caches d'armes. Ils pouvaient bien les repérer à l'aide du GPS par exemple», a souligné le colonel. La troisième cache se situait à 600 mètres de la deuxième. 17 kalachnikovs, 1 lance-roquettes (RPG7) et 34 chargeurs et 17 ceintures y étaient étalées. «Les éléments de la police scientifique accomplissent leur mission se rapportant, entre autres, au prélèvement des empreintes digitales. Par contre, l'opération de ratissage se poursuit toujours. Par ailleurs, les armes découvertes seront gardées sur place par notre unité jusqu'à réception des instructions pour leurs déplacements», a insisté le colonel Mekouar. La visite de terrain prit fin vers 17h 20. A bord des trois hélicoptères militaires, les journalistes ont été acheminés vers l'aéroport militaire de Laâyoune, puis à bord du même avion vers l'aéroport militaire de Salé. Certes, ce déplacement assez court a permis aux reporters de recueillir d'amples informations sur la cellule terroriste démantelée, mais il leur a également permis de constater de près les efforts louables et les sacrifices consentis par les honorables membres des Forces armées royales pour garantir la sécurité du Royaume contre les desseins haineux des ennemis. Un important réseau terroriste démantelé Le ministre de l'Intérieur, Taib Cherkaoui, a indiqué, mercredi 5 janvier, que le réseau terroriste démantelé par les services de sécurité a des liens avec des éléments extrémistes dans des pays européens de nationalités différentes. Les investigations ont permis la découverte d'un arsenal d'armes cachées dans trois sites près d'Amgala. Ces investigations ont permis également la saisie de cartes topographiques de la frontière maroco-algérienne. Cette cellule terroriste est composée de 27 éléments dont un membre d'AQMI chargé par cette organisation de créer une base arrière au Maroc et de préparer un plan pour y commettre des actes terroristes. Les membres de cette cellule encadrée par un citoyen marocain se trouvant dans les camps d'Al Qaïda dans le nord du Mali, projetaient de perpétrer des actes terroristes à l'aide de ceintures explosives et de voitures piégées visant en particulier les services de sécurité et les étrangers.