Le sixième groupe de 18 membres de la Salafiya Jihadia déférés, avant-hier, devant le procureur général près la Cour d'appel de Casablanca porte à 67 le nombre global des mis en cause présentés au juge d'instruction. Un sixième groupe de 18 mis en cause impliqués dans les attentats-suicide du 16 mai à Casablanca, a été présenté, mardi soir devant le procureur général près la Cour d'appel de Casablanca. Ce qui porte à 67 le nombre global des mis en cause présentés par le parquet au juge d'instruction. A la tête des ces 18 personnes, le Français, Pierre Robert alias «Lhaj» alias «Abou Abderrahmane». Ce dernier, selon le communiqué qui a été distribué par le procureur général aux représentants des médias, est un commerçant, né en 1972 en France, marié et ne disposant pas de la carte de séjour au Maroc. Ce Français converti à l'Islam en 1993 engageait des contacts avec des adeptes de courants extrémistes dans les villes de Tanger, Fès et Chefchaouen. De même qu'il assistait à des réunions organisées par Mohamed Al Fizazi, Abdelouahab Rafiki, alias Abou Hafs et Hassan Al Kettani. L'enquête policière a révélé, toujours selon le communiqué du procureur général, que le Français a visité, après sa conversion à l'Islam, certains pays tels que la Turquie et l'Afghanistan. C'est dans l'un des camps de ce pays des Talibans qu'il a reçu un entraînement para-militaire centré sur le montage et le démontage des armes, la fabrication d'explosifs, le maniement des mines et des grenades et un entraînement à la guérilla. Le procureur général a précisé dans son communiqué, qu'après avoir épousé une Marocaine, Fatima, le Français s'est établi à Tanger, où il s'est mis à fréquenter des mosquées et à entretenir des relations avec plusieurs personnes appartenant à la Salafia Al Jihadia. Depuis, il a constitué une cellule avec de nombreux jeunes hommes, visant à perpétrer des actes de sabotage dans certains endroits, sièges et centres au Maroc, à l'aide d'explosifs guidés par un système d'explosion à distance par le biais de téléphones portables. Avant de passer à l'acte, le Français, accompagné de membres de sa cellule, a aménagé un camp d'entraînement à Fès, dans une carrière bondée de grottes, pour obéir à un programme quotidien qui commence à l'aube et se terminer à la prière d'Al Ichaâ. Ce programme porte sur des exercices physiques, l'entraînement à l'usage de revolvers en plastique, des cours religieux et la fabrication d'explosifs. En parallèle, ils ont mis en place un autre camp dans les montagnes avoisinant la ville de Chefchaouen, qui abritait des éléments de la Salafia Al Jihadia. Afin de financer leurs activités, ajoute le communiqué, ils ont recouru à un réseau de trafic de drogue leur permettant l'acquisition de fusils en vue de les utiliser contre les forces de l'ordre pour les délester de leurs armes. Cet objectif atteint, ils devaient passer à l'attaque de casernes militaires, dans le but de s'emparer d'une grande quantité de munitions propres à les aider dans l'exécution de leurs plans terroristes. Dans ce cadre, le prévenu était en contact avec certains théoriciens de la Salafia Jihadia, tels que Hassan Kettani et Abdelouahab Rafiki, alias Abou Hafs. Parmi ce sixième lot des mis en cause présentés, l'un des théoriciens de la Salafia Jihadiya. Il s'agit de Abdelkrim Chadli, alias Abou Obeida, 43 ans, marié et commerçant de son état. Ce dernier donnait des cours où il incitait au Jihad, à des jeunes adeptes de ce courant aux carrières Lahraouyine, Toma et Skouila. Les 16 autres mis en cause présentés devant la justice sont le candidat-kamikaze, Saïd Andri, 27 ans, qui s'apprête à perpétrer des attentats-suicide à Marrakech ou Agadir, Abdelilah Sebbar, 33ans et Abdelhaq Sebbar, 35 ans qui organisaient des séances chez eux auxquelles assistaient Mohamed Al Fizazi, Abdelouahab Rafiki alias Abou Hafs, Al Haddouchi, Essam Al Bachir, Abdelaziz Al Barrak, Hassan Kettani, Abdelkrim Abou Obeïda et Mohamed Janah, 26 ans, Ahmed Makhfi, 25 ans, ainsi que Salah Eddine Al Haddad, 26 ans. Assistaient également à ces réunions Mustapha Hirba, 32 ans, Saïd Beneiss, 27 ans, Abdelhaq M'Himdate, 19 ans, Omar Kassi, 18 ans, Rachid Jadil, 28 ans, Hussein Ait Ouaârab, 33ans, Saleh Hessi, 24 ans, Bouchaïb Nahar, 26 ans, Houssein Lemrabti, 25 ans et Abdelhadi Raoui, 20 ans. Ces personnes sont toutes des adeptes de la Salafia Al Jihadia, profondément imprégnés des idées de ses théoriciens qui incitent au Jihad. Il s'avère que ce dernier lot de “takfiristes“ ne comprend aucun des huit membres de la cellule du Français Robert Richard. Le procureur général a par ailleurs annoncé l'arrestation d'un autre groupe d'éléments soupçonnés d'être impliqués dans la préparation d'actes terroristes.