Un deuxième groupe de personnes impliquées dans les attentats-suicide du 16 mai devait être présenté, hier après-midi, devant le procureur général de Casablanca. L'avocat impliqué dans le dossier de La Salafiya Jihadiya a été recruté par son beau-frère et qui l'a chargé de liquider des butins volés en Suède. Un deuxième groupe de personnes impliquées dans les attentats-suicide du 16 mai devait être présenté hier après-midi devant le procureur général près la cour d'appel de Casablanca. Et concernant l'affaire de l'avocat arrêté lundi pour appartenance à un groupuscule extrémiste, ses confrères du barreau de Casablanca n'arrivent pas encore à réaliser qu'Ahmed Filali Amziri, impliqué dans une affaire en relation avec la Salafiya Jihadiya, a été arrêté. «Nous sommes surpris de cette arrestation et nous n'avons pas encore les éléments nécessaires de ce dossier…Nous savons seulement que son affaire n'a aucune relation avec celle des attentats-suicide perpétrés le vendredi 16 mai à Casablanca», a déclaré à «ALM» le bâtonnier de Casablanca. Son arrestation a eu lieu lundi après-midi, après que des éléments de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) l'aient interpellé à son domicile, pour le déférer le soir même devant le procureur général qui a décidé de le poursuivre en état d'arrestation pour constitution d'une bande de malfaiteurs, tentative d'homicide et falsification dans des écritures officielles. Selon des sources proches de l'enquête, il a été dénoncé par l'un des mis en cause impliqués dans l'affaire de Youssef Fikri, accusé d'au moins trois meurtres. Les mêmes sources précisent que le dossier de l'affaire indique que l'avocat en cause aurait une relation avec un groupe d'intégristes appartenant à la Salafiya Jihadiya, entre autres, Mohamed Damir, qui n'a été mis hors d'état de nuire qu'après une descente policière où ont utilisées des armes à feu, L'Husseïne. B, imam de la mosquée Annour à Nador, un certain Bouchaïb. M et un certain Jaouad. Ces deux derniers séjourneraient en Suède, affirment les mêmes sources. Ces dernières ajoutent que l'avocat en cause aurait fait la connaissance de ce groupe par le biais de son beau-frère, Abdelhafid Dib, ressortissant marocain en Suède, marié à une Suédoise. Certes, toujours selon les mêmes sources, la famille du Me Ahmed Filali Amziri avait remarqué que celui-ci recevait chez lui des intégristes, mais ne soupçonnait pas qu'il était membre d'un mouvement islamiste. Concernant sa tâche, les mêmes sources expliquent que l'avocat en cause se chargeait de la liquidation des articles et bijoux précieux que ses «frères» de la Salafiya Jihadiya séjournant en Suède volaient et lui remettaient. Les revenus étaient consacrés au financement des activités du groupuscule. Me Ahmed Filali Azmiri a nié les charges retenues contre lui, que ce soit devant les éléments de la brigade nationale ou devant le procureur général, apprend-on de mêmes sources. Par ailleurs, ses confrères au barreau de Casablanca ne retiennent de lui que sa bonne humeur et son sérieux, bien qu'il fut porté pour la boisson avant d'être victime d'un accident de circulation, il y a deux ans de cela. C'est là qu'ils ont remarqué son changement, au point qu'il fréquentait rarement les tribunaux. Par ailleurs, des sources proches de l'enquête judiciaire ont affirmé que Mohamed Omari, alias Abou Zoubir, le veilleur de nuit qui a été arrêté près de l'hôtel Farah (ex-Safir) au moment des explosions, a déclaré devant le juge d'instruction qu'il avait renoncé à s'exploser quand il avait remarqué qu'il n'y avait pas de Juifs dans l'hôtel. Ce qui est aberrant, puisqu'il n'a pas pu accéder, ni lui ni les deux autres kamikazes à l'intérieur de l'établissement hôtelier pour le vérifier. Il a précisé par ailleurs qu'il avait été recruté par un «émir» venu de Fès, dit Abdelkak Moul Sebbat, le cerveau qui a planifié les attenatats. Ce dernier, qui est décédé lundi au cours de son transfert, avait été arrêté, dernièrement, avec deux autres personnes impliquées dans les attentats-suicide de Casablanca, apprend-on de sources judiciaires. Omari a également précisé aux enquêteurs que les attentats auraient dû être perpétrés une semaine plus tôt. Seulement leurs «frères» ont renoncé à la dernière minute, pour passer à l'acte, le vendredi 16 mai.