Les interpellations et la présentation devant la justice des personnes impliquées directement ou indirectement dans les attentats-suicide du 16 mai et des adeptes de la Salafiya Jihadiya prennent de l'ampleur. Robert Richard Antoine Pierre, alias L'haj, alias Abou Abderrahman, impliqué dans les attentats-suicide du 16 mai est en fuite dans la région de Tanger. La photo d'identité de ce terroriste qualifié de dangereux, a été diffusée par les autorités marocaines. Outre ce ressortissant étranger qui est de nationalité française, selon des sources proches de l'enquête, d'autres ressortissants étrangers auraient été arrêtés à Tanger, précisent les mêmes sources. Par ailleurs, la BNPJ a déféré, samedi matin, devant le procureur général près la Cour d'appel de Casablanca, le prêcheur-instituteur en retraite, Mohamed El Fizazi. Son arrestation avait eu lieu, lundi soir, 26 mai, à Tanger, après quoi il a été conduit à Rabat, puis à Casablanca. Certaines sources proches de l'enquête avancent que son arrestation n'avait aucun rapport avec ses déclarations au quotidien “Achark Al Awsat”et qu'elle vient suite aux déclarations de certains intégristes de La Salafiya Al Jihadiya, arrêtés récemment et qui l'ont dénoncé lors de leurs interrogatoires. À ce propos, le nom de Mohamed El Fizazi a été signalé par exemple par Abdelaziz Al Haddadi, impliqué dans l'affaire de Youssef Fikri, qui a déclaré aux enquêteurs qu'il fréquentait des Cheikhs et des imams comme Mohamed Saâïdi, alias El Jardi, Mohamed El Fizazi et Omar Al Bourak et d'autres à Tanger. D'autres sources ont affirmé que certains membres de La Salafiya Al Jihadiya mis hors d'état de nuire ont affirmé qu'il est leur maître spirituel, à l'instar du dénommé Mohamed Frinech. Ce dernier a été arrêté récemment à Tanger en possession des CD Rom contenant les recettes nécessaires pour la fabrication des explosifs, ainsi que des cassettes audio où Mohamed El Fizazi incite au Jihad. Par ailleurs, un troisième groupe de 7 personnes impliquées dans les attentats de 16 mai a été déféré, vendredi dernier vers 20h. Il s'agit de Khalid Ait Chihab alias Abou Adil, 23 ans, soudeur, Aziz Echafiî, 23 ans, étudiant universitaire, El Mahjoub Grimet alias Ould Driss, 21 ans, tailleur, Mohamed Rafii alias Alfalesteini, 25 ans, herboriste, Sidi Ali Labouiri alias Abdelali, 28 ans, marchand ambulant, marié, sans enfant, Abdelhak Mouhim, 29 ans, peintre de bâtiment, marié et père de deux enfants et Abdellatif Amrine alias Abou Hamza, 25 ans, sans profession. Déjà 10 intégristes ont été traduits, lundi 26 et mercredi 28 mai devant le même procureur général, à savoir Mohamed El Omari alias Abou Zoubeir, Rachid Jalil alias Abou Anas, Yassine Lahnech alias Abou Ibrahim, Mokhtar Baaoud, Khalid Mourassile, Abdessamad El Oueld, Abderrazak R'tioui, Abdelghani Chafii, Brahim El Achiri Ould el Merrakchia, né en 1981 à Chichaoua . Ils sont poursuivis pour constitution d'une bande criminelle, atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat, sabotage, meurtre avec préméditation, dommage intentionnel causant blessure et infirmité permanente et complicité. Concernant les interpellations et les arrestations, on apprend des sources proches de l'enquête que la police poursuit ses investigations et les interpellations des membres de La Salafiya Al Jihadiya. Une dizaine d'entre eux a été interpellée au douar Sekouila et à la région d'Ahl Laghlem, à Sidi Bernoussi-Zeanata, à Casablanca, considérés comme fief des intégristes. Ainsi que des dizaines d'intégristes de La Salafia Al Jihadiya ont été inetrepellés également à Tétouan, Fès et Berrchid. Àcette dernière ville, pas moins de trois éléments de La Salafiya Al Jihadiya ont été arrêtés, précisent des sources judiciaires ; il s'agit de Hassan Taoussi, Mohamed Mahine et Redouane El Khattabi. À propos de l'avocat impliqué dans le dossier de La Salafiya Al Jihadiya, Ahmed Filali Azmiri, ce dernier a été accusé d'être un maillon entre les intégristes marocains installés en Suède et leurs «frères» au Maroc et les groupuscules algériens.