Les rumeurs sur le décès du Français impliqué dans les attentats-suicide continuent d'alimenter les discussions. Elles viennent d'être démenties par plusieurs sources concordantes. Le journaliste Mustapha Alaoui, qui a été entendu par la police, a été admis au CHU Ibn Rochd suite à une crise de diabète. Le Français Robert Richard Antoine Pierre, alias L'Haj, alias Abou Abderrahmane, l'un des «émirs» impliqués dans les attentats-suicide du 16 mai est décédé. La nouvelle a fait en quelques minutes, depuis samedi soir, le tour de la ville. S'agit-il d'une information ou simplement d'une rumeur sans fondement ? Des sources concordantes ont qualifié cette information de rumeur, précisant que Robert Richard est toujours soumis aux interrogatoires. Les mêmes sources ont ajouté qu'il devrait être présenté, lundi après-midi, avec un sixième groupe de “takfiristes“ impliqués dans les attentats-suicide de Casablanca. Un cinquième groupe, composé de 19 mis en cause, a été présenté, jeudi 5 juin, devant le parquet général près la Cour d'appel de Casablanca. Le procureur général a distribué, à ce propos, une liste de mis en cause présentés devant lui, énumérant des candidats-kamikaze qui se préparaient à perpétrer des attentats-suicide à Agadir, Marrakech et à Essaouira. Il s'agit de Hassan Taoussi, 23 ans, adepte de la "Salafiya Jihadya", candidat à l'explosion de l'hôtel Farah (ex-Safir) et qui a renoncé au dernier moment, Hassan Ben Hafou, 19 ans, marchand ambulant, Saïd Mellouli, alias Aboub Moussâb, alias Abou Hafsa, 22 ans, électricien, Hicham Alami, 27 ans, cordonnier, Mohamed Mouhim, 22 ans, journalier dans le bâtiment et la peinture. Font également partie de la liste Mohamed Falafil, 28 ans, mécanicien, Redouane Lamfadel, 29 ans, marchand ambulant, Abdelkrim Bouhaji, 24 ans, employé dans une société, Driss Naji, alias "Driss Al-Aâchab", 33 ans, Jawad Mchelak, 24 ans, employé dans une société, Mohamed Assal, 33 ans, mécanicien, Yassine Abied, 21 ans, marchand ambulant, Redouane Chaouki, 27 ans, pêcheur, Mohamed Mounaim, 35 ans, tailleur. La liste comprend, en outre, les noms de Saïd Amzil, 23 ans, employé dans une société, Abderrahim Madrak, 26 ans, marié, poissonnier et Redouane Khattabi Ben Ali, 17 ans, marchand de légumes. Quant aux deux marchands ambulants, Mohamed El Ghalfi, 40 ans et Mohamed Laâtour, 20 ans, le communiqué du procureur général précise que le premier est un adepte de la Salafiya Jihadiya qui assistait aux séances tenues sous la houlette des dirigeants de ce courant et qui avait des liens avec ses éléments actifs et que le second entretenait des liens étroits avec les principaux éléments dangereux de la Salafiya Jihadyia qu'il hébergeait en son domicile à Berrechid et auxquels il accordait soutien moral et matériel. De même, il avait planifié pour les aider à quitter clandestinement le Maroc vers l'Algérie via les villes d'Oujda et Saïdia. Le communiqué précise par ailleurs que Hicham Alami, Redouane Chaouki, Saïd Amzil et Abderrahim Madrak, se sont ralliés à l'idée de participer aux attentats-suicide contre des sites au Maroc surtout après avoir fait la connaissance de l'émir de leur groupe, Abdelhak Bentassir, alias Moule Sebbat, mort le jour de son arrestation à Fès, et auquel ils avaient fait allégeance. Le procureur du Roi, Me Abdellah Alaoui Belghiti a précisé par ailleurs que les mis en cause sont mis à la disposition du juge d'instruction, poursuivis pour constitution d'une association criminelle, complicité dans l'atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat, complicité dans des meurtres commis avec préméditation et tentatives d'homicide, participation à des actes visant à nuire à autrui, ayant entraîné une infirmité permanente, vol qualifié et coups et blessures à l'arme blanche. Et d'ajouter que d'autres personnes impliquées dans la préparation des attentats du 16 mai ont été arrêtées et qu'elles sont actuellement interrogées par la police judiciaire. Concernant la publication par l'hebdomadaire “Al Ousboue” d'un communiqué d'une prétendue organisation nommée Assaîka revendiquant les attentats perpétrés à Casablanca du 16 mai dernier, le procureur général a indiqué avoir saisi la police judiciaire pour interroger son directeur Mustapha Alaoui. A ce propos, on apprend de sources proches de l'enquête que ce dernier est soumis toujours aux interrogatoires. Seulement, on apprend par ailleurs qu'il ne serait plus au siège de la préfecture de police de Casablanca et qu'il ne sera pas déféré devant le parquet général le matin de dimanche. Il aurait été admis à l'hôpital Ibn Rochd à la suite à d'une crise de diabète. Par ailleurs, les enquêteurs poursuivent les interpellations et les arrestations des personnes soupçonnées avoir une relation avec le courant de la Salafiya Jihadiya et avec les attentats du 16 mai. A ce propos, il a été procédé jusqu'à dimanche matin à l'arrestation à Tanger de huit personnes qui ont fait allégeance à l'émir français, Robert Richard et qui ont été transférées à Casablanca. Les interpellations se poursuivent encore et également les présentations des mis en cause devant le procureur général.