Sept membres de la Salafiya Al Jihadiya dont six sont impliqués dans les attentats-suicide du 16 mai à Casablanca ont été présentés, mercredi soir, devant le procureur général près la Cour d'Appel de Casablanca. C'était aux environs de 19h 40mn, mercredi 28 mai, que sept terroristes ont été conduits à bord de trois fourgonnettes escortées d'une estafette des éléments de la Compagne mobile d'intervention (CMI) et d'un motard de la sûreté nationale, à l'intérieur du siège de la Cour d'appel de Casablanca. Il s'agit de Mokhtar Baoud Ben Hammou, 25 ans, tôlier, Khalid Mourassel ben L'Husseîne, 29 ans, herboriste, Abderrazak R'Tioui Ben Omar, 45 ans, épicier, Abdessamad Aloualad Ben Mohamed, 28 ans, sans profession, Abdelghani Chafiî Ben Kaddour, 26 ans, marchand ambulant et Brahim Al Âchiri Ben Ahmed, 22 ans, marchand de poisson, tous impliqués directement dans les attentats-suicide du 16 mai. Le septième est Abdelkebir Goumara, impliqué dans une seconde affaire de la Salafiya Jihadiya. Aucun des membres des familles des mis en cause n'était sur les lieux, même pas leurs mères. Ce qui est surprenant. Le professeur Saïd Louahlia, chef-médecin de l'Institut médico-légal de CHU Ibn Rochd renchérit, à ce propos, en affirmant que « personne des familles des kamikazes ne s'est rendue à la morgue pour récupérer les restes des cadavres de leurs enfants kamikazes…C'est étrange!». Les ont-ils abandonnés ou s'agit-il d'une question de crainte ? Aucune réponse. Le directeur de l'Institut médico-légal ajoute, à propos de la procédure d'enterrement des cadavres qu'«il faut attendre 3 mois avant de demander la permission du procureur général pour les enterrer». En fait, il n'y avait sur les lieux que les policiers qui étaient, comme à l'accoutumée, en état d'alerte et les représentants des médias qui étaient sur leur faim, en quête d'information. Devant le black-out observé sur cette affaire, ces derniers s'étaient, dans la matinée, adressés au procureur général pour protester contre le privilège accordé aux deux chaînes de télévision marocaines, au détriment de la presse écrite qui tente d'éviter les pièges de la rumeur. Il a effectivement manifesté sa compréhension et a décidé de leur accorder un rendez-vous. C'est vers 16h qu'il a distribué aux représentants des médias un communiqué qui était déjà diffusé dans les télé-journaux de 12h45mn à 2M et de 13h à la TVM de la même journée. Ce communiqué affirme que les trois terroristes, Mohamed Omri, Rachid Jalil et Yassine Lahnache ont été présentés, lundi 26 mai, devant le procureur général. Le premier a été arrêté près de l'hôtel Farah (ex-Safir), en possession d'une bouteille en plastique remplie d'une poudre et une mèche à son goulot, sa taille était entourée d'une ceinture enserrant un grand couteau maculé de sang. Le deuxième était l'un des kamikazes préparés pour le bombardement du club de l'Alliance Juive. Inquiété, il a renoncé à passer à l'action. Yassine Lahnache, quant à lui, était l'un des kamikazes en réserve qui devaient perpétrer des attentats-suicide dans d'autres villes marocaines. Toujours selon le communiqué, ces trois jeunes kamikazes étaient membres du groupe présidé par Abderrazak, dit Moule Sebbate. Ce coordinateur des kamikazes a été arrêté, lundi dernier, à Fès. Seulement, il a été victime d'une crise une fois soumis aux interrogatoires, avance le communiqué. Raison pour laquelle, il a été transporté à destination d'un hôpital casablancais. À mi-chemin, il est décédé. Soumis aussitôt à l'autopsie, les médecins légistes ont attesté qu'il s'agit d'une mort naturelle. Contacté par ALM, le professeur Saïd Louahlia a expliqué qu'une fois que Abderrazak a rendu l'âme «une commission de 5 médecins légistes a été organisée pour veiller sur l'autopsie de son cadavre et il s'est avéré qu' «il s'agit bel et bien d'une mort naturelle due à une atteinte chronique du myocarde et des valves cardiaques et d'une hypertrophie du foie…». Un foie qui est passé, selon le communiqué de procureur général, de son poids naturel, qui varie entre 1400 et 1500 grammes à 2100 grammes. Signalons qu'il fallait attendre hier, jeudi vers 11h, pour que le procureur général, Abdellah Alaoui Belghiti accueille les représentants des médias pour leur donner les noms des mis en cause impliqués dans les attentats-suicide et qu'il a mis entre les mains de juge d'instruction pour complément d'enquête. Signalons que jeudi, vers 2h 30mn du matin, le juge d'instruction a bouclé son instruction préliminaire. Suite à quoi les mis en cause ont été transférés au pénitencier de Salé.