52 mis en cause impliqués dans les attentats du 16 mai vont comparaître aujourd'hui devant la Cour d'appel de Casablanca. Cette même Cour avait condamné, vendredi, le Cheikh des «Marocains Afghans» et un autre membre de la Salafia Jihadia, à 10 ans de réclusion, alors que deux accusés ont été relaxés. Le coup d'envoi sera donné aujourd'hui à Casablanca aux dossiers des mis en cause impliqués directement ou indirectement dans les attentats-suicide du 16 mai. Cinquante-deux mis en cause, répartis sur cinq dossiers, vont comparaître devant la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca, poursuivis pour constitution de bande de malfaiteurs, atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat en portant la dévastation, le massacre et le pillage dans un ou plusieurs douars ou localités, complicité et tentative d'homicide volontaire avec préméditation et guet-apens, coups et blessures ayant entraîné une infirmité permanente et complicité. Cette première liste comprend, entre autres, Mohamed Âmri et Rachid Jalil qui ont renoncé à la dernière minute à se faire exploser, comme leurs «frères», à l'hôtel Farah (ex-Safir) et au Cercle l'Alliance israélite. Elle compte également Abderrazak R'tioui, présumé coordinateur de la cellule des quatorze kamikazes, le Français, Robert Richard, alias «L'Haj», dit «Yaâcoub», ou encore «Abou Abderrahmane» et une dizaine de candidats-kamikazes qui s'apprêtaient à perpétrer des attentats-suicide à Essaouira, Agadir et Marrakech. Tous les prévenus impliqués dans les attentats de Casablanca qui ont été arrêtés avant l'adoption, le 29 mai 2003, de la loi 03-03 relative à la lutte contre le terrorisme, seront jugés à Casablanca. Tandis que ceux qui ont été arrêtés après le 29 mai seront jugés, selon les dispositions de la loi de la lutte contre le terrorisme devant la chambre criminelle près la Cour d'appel de Rabat. Concernant le dossier de la Salafiya Jihadia, la même Chambre a condamné, vendredi dernier, le Cheikh des «Marocains Afghans», Ahmed Rafiki, alias «Abou Houdaïfa», à 10 ans de réclusion pour constitution de bande de malfaiteurs, complicité à l'usage de faux passeports et assistance à l'émigration illégale. Cet ancien infirmier à l'hôpital Ibn Rochd à Casablanca a affirmé à la cour qu'il s'était rendu en Afghanistan uniquement pour soigner des maldes et des blessés de guerre dans un hôpital koweïtien à Pechawar, à la frontière entre le Pakistan et l'Afghanistan. A ce propos, son avocat a présenté à la cour des attestations de l'Organisation Internationale de Secours Islamique qui reconnaissent ses actions pour le bien-être des blessés et des malades. Il a affirmé à la cour qu'il était l'un des combattant qui a participé à la libération du pays sans attendre de contrepartie ou de privilège, qu'il avait fait des études en médecine équivalant au niveau de la 4ème année de médecine et qu'il a participé à la création de l'association de soutien des hôpitaux avec hadj Mohammed Sekkat. Il a ajouté avoir regagné légalement l'Afghanistan, grâce à l'Association de Soutien du Peuple Afghan, dirigeé par le Dr Abdelkrim El Khatib, haj Mohamed Lahlou et haj Driss Lahlou, qu'il n'a jamais combattu parmi les rangs du régime des Talibans et qu'il n'était qu'un infirmier. Il a précisé en outre qu'il est connu depuis longtemps pour offrir un plat de couscous chaque vendredi à des gens qui viennent chez lui et qu'il ne connaît pas. Rafiki a nié avoir participé au soutien logistique des Marocains Afghans en leur envoyant de faux passeports. La même chambre a également condamné Mohamed Majaoui à 10 ans de réclusion criminelle. Alors qu'elle a acquitté Abderrahim Ben Îssa et Mustapha Amrine, frère de Rachid Amrine, impliqué dans le dossier de Youssef Fikri et condamné à la peine perpétuelle. Signalons également que les deux avocats impliqués dans l'affaire de la Salafia Jihadiya, Abdellah Âmmari et Ahmed Filali Azmir, comparaîtront dans une première audience demain matin devant la chambre criminelle de Casablanca.