La Cour d'appel de Casablanca entame, aujourd'hui, l'examen du dossier du Cheikh des «Marocains- Afghans», Ahmed Rafiki, alias Abou Houdaïfa et de dix autres «takfiristes». Après un premier report, la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca entame, aujourd'hui, l'examen des dossiers du Cheikh des «Marocains Afghans», Ahmed Rafiki, alias «Abou Houdaïfa» et de dix autres «takfiristes». Ces derniers sont répartis en deux groupes. Le premier, qui concerne Driss Boussaïd, Mounir Louzi, Yassine Lamlasse, Younès Hazate et Saïd Saleh, est en relation directe avec Ahmed Rafiki, poursuivi pour constitution de bande de malfaiteurs, complicité à l'usage de faux passeports et assistance à l'émigration clandestine. Ils lui livraient des passeports qu'ils avaient achetés ou volés afin de les remettre à des Marocains voulant prendre part au Jihad aux côtés des Talibans en Afghanistan où ils se rendaient via le Pakistan et l'Iran. Une fois falsifiés, ces passeports permettent au «Marocains Afghans» de se déplacer librement hors Afghanistan. A ce propos, Yassine Lamlasse, à titre d'exemple, a donné son propre passeport à Ahmed Rafiki, ainsi que d'autres qui ont été achetés ou délestés. Celui-ci les a remis à Omar Nadif, alias «Abou Farouk», impliqué dans le dossier de Youssef Fikri et condamné, vendredi 11 juillet, à 20 ans de réclusion criminelle. Ce dernier a expliqué aux enquêteurs que Cheikh des «Marocains Afghans » lui a demandé de les remettre à un Libyen, Haj Brahim Sola, qui devait les donner à des «moujahidines». Le second groupe concerne Mohamed Mejaoui, Abderrahim Ben Issa, Omar Allam, Omar Bakhch et Mustapha Amrine, le frère de Rachid Amrine, condamné dans l'affaire de Youssef Fikri, à la peine perpétuelle. Ce groupe est en relation directe avec le réseau de l' «émir de sang », Fikri, condamné à la peine de mort. Ses membres sont poursuivis pour association de malfaiteurs, tentative d'homicide, tentative de sabotage et complicité. La même chambre criminelle ouvrira, jeudi 17 courant le premier dossier de Miloudi Zakaria, émir du courant «Assirate Al Moustakime» (Droit Chemin). Âgé de 37 ans, ce dernier a purgé une peine d'un an après avoir été impliqué dans l'affaire de la lapidation à mort de Fouad Kardoudi, au quartier Sidi Moumen, à Casablanca. Il a été arrêté une fois encore après avoir été mouillé dans les affaires du courant de la Salafiya Jihadiya et des événements sanglants du 16 mai. A propos de ces attentats-suicide, Miloudi Zakaria, sera présenté, lundi 28 juillet, devant la même chambre dans un deuxième dossier. Il sera aux côtés de Mohamed Fizazi, Omar Haddouchi et Abdelkrim Chadli, théoriciens et prêcheurs du courant de la Salafia Jihadiya. Trois de leurs disciples font partie de ce dossier. Il s'agit de Mustapha Dhabet, qui a constitué une première cellule des membres de La Salafiya Jihadia à Lahraouyine, connue communément sous le nom de «Chichane». Cette cellule, qui était bien organisée, avait pour objectif de commettre des attentats-suicide contre certains sites au Maroc. Mustapha Dhabet qui se chargeait de la formation militaire et qui avait une relation étroite avec Saleh Zarli, «Marocain Afghan» condamné à mort dans l'affaire de Youssef Fikri, a créé une deuxième cellule au quartier Massira, à Casablanca. Celle-ci se chargeait de suivre et de surveiller les mouvements d'un gendarme afin de l'enlever et de le liquider physiquement pour s'emparer de son arme de service. Les deux autres membres de la Salafiya Jihadiya qui font partie de ce dossier sont Saïd Ghaïlan et Saïd Akmir. Ces deux ex-disciples de Miloudi Zakaria s'apprêtaient à commettre des attentats-suicide au nom du Jihad. 74 autres «takfiristes» impliqués dans les attentats-suicide du 16 mai comparaîtront, le 21 et 23 juillet, devant la même chambre criminelle à Casablanca. Par ailleurs la chambre criminelle près la Cour d'appel de Fès a reporté lundi le procès des 28 membres de la Salafia Jihadia au 23 juillet. Cette décision d'ajournement a été prise pour permettre aux avocats des prévenus à préparer leur défense et de convoquer les témoins et les victimes.