Après un deuxième report, la Chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca reprend aujourd'hui l'examen du dossier d'Ahmed Rafiki alias «Abou Houdaïfa». La même Chambre a examiné hier deux dossiers de cinq «takfiristes». L'interrogatoire du Cheikh des «Marocains Afghans», Ahmed Rafiki, alias «Abou Houdaïfa», a été reporté par la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca à l'audience d'aujourd'hui. Le report a été pris suite à l'absence de l'un des avocats constitués dans le cadre de l'assistance judiciaire pour défendre Abou Houdaïfa et cinq autres membres de la Salafiya Jihadia impliqués dans ce dossier, à savoir Mohamed Majaoui, Abderrahim Ben Îssa, Mustapha Amrine, Omar Âllam et Omar Bakhchi. Par ailleurs, la même chambre criminelle a examiné le dossier des deux «takfiristes», Driss Boussaïd et Mounir Louzi poursuivis pour constitution de bande de malfaiteurs, avec en prime pour le premier, l'accusation de tentative de sabotage et, pour le second des poursuites pour usage de faux passeports. Répondant aux questions de la cour, Driss Boussaïd a précisé n'avoir jamais fait le commerce de livres traitant de la Salafiya Jihadia et qu'il n'avait aucune relation avec ce courant qui prône la violence. Il a ajouté avoir assisté aux cours d'un prêcheur du nom de Zouhal, qui incitait ses adeptes à verser de l'argent pour soutenir les «Moujahidines» de par le monde, surtout en Palestine et en Afghanistan. Driss Boussaïd n'a pas nié avoir été incité par un certain Khaled Simi, agent de police, à commettre des attentats contre des lieux des juifs marocains et des attaques contre des policiers et des gendarmes, et perpétrer des hold-up contres des établissements bancaires. «J'ai refusé ses propositions et je lui ai répondu qu'il s'agissait d'actes contraires à la Chariâ Islamiya», a-t-il affirmé. Ce disciple de Mohamed Fizazi qui reconnaît être membre du groupuscule « Ahl As-Sounna Wal Jamaâ», a déclaré à la cour que ce courant n'excommunie personne. Quant à Mounir Louzi, il a nié être membre de la Salafiya Jihadia et qu'il n'avait foi qu'en «Ahl Sunna Wal Jemaâ». Il a reconnu avoir livré des passeports à d'autres «takfiristes», précisant qu'il ne savait pas qu'il s'agissait d'un comportement illégal. Le deuxième dossier examiné lors de cette audience matinale a concerné Yassine Lamlasse, Younes Hazzate et Saïd Saleh. Poursuivi pour constitution d'une bande de malfaiteurs, tentative de falsification de passeports, complicité au vol, délivrance indûment d'un document administratif en faisant de fausses déclarations, Yassine Lamlasse a nié faire partie de la Salafiya Jihadia sans nier sa relation avec Ahmed Rafiki, alias «Abou Houdaïfa» et son fils Abdelwahab, alias «Abou Hafs». Ce prothésiste de 24 ans a nié également avoir acheté trois passeports de chez un certain Saïd Aït Lahcen contre la somme de 5.750 dh pour les remettre à un certain Ali Wazlia, encore en état de fuite. Il a de même nié avoir participé au soutien logistique des «Moujahidines» en Afghanistan en remettant son propre passeport et celui d'un certain Hicham Mimen au Cheikh des «Marocains Afghans». Concernant le livre,“Al Hak Wal Yakine », interdit à la vente et qui incite au Jihad, Yassine Lamlasse a précisé à la cour l'avoir reçu d'un ami pour le lire, tout en niant l'avoir photocopié et l'avoir distribué à des membres de la Salafiya Jihadia. Quant à Younes Hazate et Saïd Saleh, ils ont rejeté être des membres de la Salafiya Jihadia, ainsi que d'avoir participé au soutien logistique des « Moujahidines », en leur délivrant des faux passeports. Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public a requis la peine maximale contre les mis en cause. Quant aux avocats de la défense qui ont entamé les plaidoiries lors de la séance du matin, ils ont réclamé l'acquittement de plusieurs prévenus. Pour les autres, les avocats de la défense devaient présenter leurs plaidoiries lors de la séance d'hier dans l'après-midi. Signalons enfin que les préparatifs pour l'accueil à la prison d'Aïn Borja, à Casablanca, des prévenus impliqués dans les attentats du 16 mai, vont bon trai. Ces personnes séjournent, depuis leurs arrestations, à la prison de Salé et elles comparaîtront lors d'une première audience le 21 courant devant la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca.