Six « takfiristes » ont été condamnés à 10 ans de réclusion criminelle. Un seul a été acquitté pour manque de preuves. Le dossier du Cheikh des «Marocains Afghans», doit être examiné vendredi et celui de l'émir de «Assirate Al Moustakim» a été reporté au 28 juillet. Jugé coupable de constitution de bande de malfaiteurs, tentative d'homicide volontaire avec préméditation et guet-apens et tentative de sabotage volontaire d'établissements publics, Omar Bakhchi, a été condamné, jeudi matin, à 10 ans de réclusion criminelle. Ce condamné a nié devant la cour de la Chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca, faire partie de la Salafiya Jihadia et d'avoir participé à des réunions avec des disciples de Youssef Fikri, condamnés à la peine de mort. Lors de ces réunions, décision avait été prise d'attaquer des sites juifs au Maroc. La Chambre a également condamné, mercredi soir, cinq «takfiristes» de la Salafiya Jihadia à dix ans ans de prison. Il s'agit de Yassine Lamlesse, Younes El Hazate, Mounir Louizi, Idriss Saîd et Omar Âllame. Une sixième personne, Saïd Saleh, a été acquittée, après avoir été jugée non coupable pour constitution d'une bande de malfaiteur et recel. Les quatre premiers condamnés ont été jugés coupables de participation au soutien logistique des «Moujahidines » en Afghanistan et ce, en mettant à leur disposition de faux passeports qui leur permettaient de circuler librement hors d'Afghanistan. Omar Âllame a été jugé coupable d'avoir participé à des réunions avec Damir Mohamed, Saleh Zarli, Abderrazak Fawzi et Larbi Dakik, impliqués dans le dossier de l' «émir de sang», Youssef Fikri et condamnés à la peine de mort. Ils ont examiné lors de ces réunions l'idée d'attaquer les établissements des juifs marocains. Par ailleurs, la même chambre a reporté, jeudi matin, à l'audience d'aujourd'hui, le dossier du Cheikh des « Marocains Afghans», Ahmed Rafiki, alias «Abou Houdaïfa». Et ce, pour permettre à son avocat d'examiner les procès-verbaux de référence concernant les mis en cause qui l'ont dénoncé. C'est au début de l'audience que Me Abdelghani Rizki a pris la parole pour réclamer la présentation des procès-verbaux de références rapportant les déclarations de Mustapha Amrine, frère de Rachid Amrine, condamné dans le dossier Fikri à la peine perpétuelle, de Abderrazak Faouzi et d'autres prévenus qui ont cité le nom d'Abou Houdaïfa. Lors de la même audience, Miloudi Zakaria, émir d' «Assirate Al Moustakim» (Droit Chemin) a comparu en état d'arrestation, poursuivi pour constitution de bande de malfaiteurs, complicité et tentative d'homicide volontaire avec préméditation et guet-apens et tentative de sabotage d'établissements publics. La cour a reporté son dossier au 28 courant pour permettre à son avocat de préparer sa plaidoirie. L'émir d' «Assirate Al Moustakim» a été arrêté en avril 2002 après avoir été impliqué dans l'affaire de la lapidation à la mort de Fouad Kardoudi perpétré par ses disciples la nuit du 23 février 2002 et il avait été condamné à un an de prison ferme. Une fois libéré en avril 2003, il a été arrêté pour son implication dans l'affaire de l' «émir de sang», Youssef Fikri. Cependant les investigations survenues suites aux attentats du 16 mai ont démontré qu'il était impliqué dans ces événements sanglants. D'un autre côté, la même chambre ouvrira, lundi prochain, le dossier de 52 « takfiristes» impliqués directement et indirectement dans les attentats du 16 mai, dont le Français Pierre Robert, alias L'haj, dit Abou Abderrahmane, dit Yacoub, commerçant, né en 1972, marié à une Marocaine. Converti à l'Islam en 1993, ce dernier a visité la Turquie et l'Afghanistan où il a reçu dans l'un des camps un entraînement paramilitaire centré sur le montage et le démontage des armes, la fabrication des explosifs, le maniement des mines et des grenades et les entraînements sur la guérilla. En arrivant au Maroc et s'installant à Tanger il assistait à des réunions organisées par Mohamed Fizazi, alias «Abou Mariem», Abdelwahab Rafiki, alias «Abou Hafs» et Hassan Kettani. Il a organisé par la suite une cellule de la Salafia Jihadia visant à perpétrer des actes de sabotage au Maroc par le biais des explosifs en utilisant du système d'explosion à distance à l'aide de téléphones portables. Cette liste comprend également Abderrazak Rtioui, coordinateurs des kamikazes et Mohamed Omri, qui a renoncé à s'exploser près de l'hôtel Farah «(ex-Safir) et de Rachid Jalil qui a renoncé également de s'exploser dans les locaux de l'Alliance des Juifs marocains. Par ailleurs, un groupe de 8 nouveaux «takfiristes» ont été traduits, mardi, devant le juge d'instruction près la Cour d'appel de Kenitra. Ce groupe formant la «cellule de la région Al Moutahara», guidé par Jamal Ramach, porte à 42 le nombre de mis en cause présenté jusqu'à aujourd'hui devant la Cour d'appel de Kenitra. Deux autres groupes ont été présentés, jeudi et vendredi, 10 et 11 juillet, devant le juge d'instruction de cette ville. Il s'agit du groupe de la «cellule de Sidi Taïbi», composée de cinq personnes, dont Abdelkhaleq Al Faqih est l'émir et du groupe de la «cellule d'Ouezzane » comprenant également cinq «takfiristes», sous les ordres d'Ahmed Al Haraq. Ces trois groupes viennent s'ajouter aux cellules d'El Hancha, de Mohamed Kamouni, d'Omar Britaâ et de Lamnassera.