Récemment rénové, le cinéma ABC de Casablanca abritera une rétrospective du cinéma de Jacques Tati, génie du burlesque du 8 au 17 décembre. «La vie, c'est très drôle, si on prend le temps de regarder», disait Jacques Tati. Ainsi la vie, selon le regard de ce réalisateur, nous est donnée à voir à travers ses six films en projection du 8 au 17 décembre à 19h au cinéma ABC de Casablanca, récemment rénové. Il s'agit d'une rétrospective du cinéma de Tati présentée par l'Institut français de Casablanca pour permettre au public de découvrir ou redécouvrir ce génie du burlesque. Né en 1908, Jacques Tati a créé, durant trois décennies, des comédies uniques aux thèmes universels, portées par une vision idéaliste et généreuse de la société. Dotée d'un humour intelligent et irrésistible mais aussi d'une émotion magique, l'œuvre léguée par Tati est celle d'un visionnaire poète, hyper-sensible et hyper perfectionniste. Parmi les films à voir lors de cette rétrospective, on cite «Jour de fête» (1949). C'est son premier long-métrage et son premier succès malgré une œuvre atypique qui déroute d'abord les distributeurs. «Les vacances de Monsieur Hulot» (1953) est un portrait hilarant des habitudes des Français dans une station estivale où l'auteur-acteur intervient comme un jubilatoire élément perturbateur instaurant un peu d'innocence enfantine dans une mécanique bientôt implacable. Le film fait un triomphe. Selon les critiques, à partir de «Mon oncle» (1958), le monde moderne fait son incursion chez Tati, une incursion de plus en plus grave où le burlesque joue toujours avec une forme de réalisme mais en partant dans une direction qui accentue la satire sociale. Ses personnages auront ainsi tendance à mettre davantage le monde en accusation, à révéler une idée de l'époque, sa vérité, au détriment parfois de cette poésie présente dans ses premiers films. En 1967, c'est le titanesque «PlayTime», échec retentissant où pourtant Tati a déjà parfaitement perçu la notion de transparence qui quelques décennies plus tard nous obsèdera. Puis, il enchaîne avec Trafic (1971), grande satire de l'automobile, à la fois juste et d'une inventivité déconcertante, et termine sur «Parade» (1974, TV) où il rend un hommage appuyé à ses premières amours, ce cirque qui lui apporta tant de joies et de bonheur .. En 1977, il reçoit un César d'honneur et meurt à Paris en 1982.