Hakim Benchemmach dénonce certains ministres qui gèrent leurs départements selon une logique purement électorale. ALM : A l'occasion de cette nouvelle rentrée parlementaire, quel type d'opposition le PAM entend-il exercer ? Hakim Benchemmach : Fidèle à ses engagements, le PAM entend exercer une opposition constructive et responsable. Nous n'hésitons pas à applaudir le gouvernement à chaque fois que nous constatons qu'il prend au sérieux les dossiers qui lui sont soumis. D'ailleurs, depuis notre positionnement dans l'opposition, nous avons voté pour plusieurs projets de loi. Cependant, nous critiquons aussi fortement certains ministres qui gèrent leurs départements selon une logique électorale pour la préparation des législatives de 2012. Nous ne pouvons pas garder le silence à ce propos. Le problème de ce gouvernement c'est qu'il réagit très lentement, ce qui ne lui permet pas d'accompagner la dynamique enclenchée par SM le Roi. Le Maroc a perdu suffisamment de temps. En perdre davantage n'est nullement dans l'intérêt de notre pays. Vous avez mis en place une Commission chargée des affaires parlementaires au sein du parti. Quel est l'objectif de cette démarche ? La mise en place de la Commission des affaires parlementaires intervient suite à la restructuration du bureau national et la mise en œuvre des institutions nationales du parti. Cette commission permettra d'enclencher une nouvelle dynamique en faveur de l'action parlementaire du PAM. Cette initiative s'inscrit dans le cadre de la volonté ferme du parti de contribuer aux efforts de promotion de l'action parlementaire, étant donné que le Souverain avait émis le souhait, à l'occasion de la rentrée parlementaire, de voir le Parlement apporter une contribution plus substantielle à l'effort de développement. Nous avons également décidé de doter chaque groupe parlementaire de notre parti d'un bureau qui se penchera sur plusieurs dossiers, notamment les questions orales, la diplomatie parlementaire, les affaires administratives et médiatiques ainsi que les activités parallèles. Certains partis politiques critiquent toujours le PAM, le qualifiant de parti des transhumants. Que répondez-vous à cela ? Le problème avec la transhumance politique c'est qu'on n'arrive toujours pas à poser les vraies questions à propos de ce phénomène, notamment la question de l'absence de la démocratie interne au sein des partis. Il faut surtout poser la question de savoir pourquoi ces gens fuient leurs partis politiques ? Ceci dit, la transhumance est à l'heure actuelle un phénomène qui ne sort pas de l'ordinaire et qui touche tous les partis politiques sans exception. Et ce dans un contexte où les voix ne cessent de s'élever pour demander une réhabilitation de l'action politique et une lutte contre la balkanisation de la scène politique.