Le secrétariat général du PJD a vivement critiqué le secrétaire général-adjoint du PAM, Hakim Ben Chammas, au sujet de son intervention à propos des imams des mosquées lors d'une récente réunion de la Chambre des conseillers. Les islamistes haussent le ton contre le PAM. Le PJD a dénoncé l'intervention du président du groupe parlementaire du PAM à la Chambre des conseillers, Hakim Ben Chammas, au sujet des imams des mosquées, lors d'une réunion de la deuxième Chambre tenue mardi 16 décembre. Le président du groupe parlementaire du PAM avait adressé une question orale au ministre des Habous et des Affaires islamiques au sujet de l'existence dans certaines mosquées d'imams qui tiennent des «discours extrémistes». Sur ce point, Hakim Ben Chammas a affirmé que son parti détient des rapports qui confirment son constat. Une source au sein du PJD a affirmé à ALM que le secrétariat général du parti dirigé par Abdelilah Benkirane a traité cette question lors de sa réunion du samedi 19 décembre. Selon la même source, un communiqué du parti qui dénonce l'intervention de M. Ben Chammas était en cours d'élaboration et devait être fin prêt lundi soir. Contacté par ALM, Lahcen Daoudi, secrétaire général-adjoint du PJD, a affirmé que les propos tenus par Ben Chammas sont des propos «très graves qui impliquent les mosquées dans des calculs politiciens». «Je ne comprends pas comment Hakim Ben Chammas ose impliquer les lieux saints dans des calculs politiciens étriqués. C'est très grave. Jusqu'à présent tout le monde respectait les mosquées en raison de leur caractère sacré. Ce faisant, Ben Chammas s'est attaqué à l'un des fondamentaux du Maroc», s'insurge M. Daoudi. «Je ne comprends ni pourquoi certains membres du PAM font ça, ni quelle est leur finalité. Le PJD s'oppose catégoriquement à la démarche du PAM. D'ailleurs, notre parti interdit aux imams de se présenter aux élections. Car ils doivent rester neutres vis-à-vis des citoyens», poursuit-il. M. Daoudi estime, en outre, que l'intervention de Ben Chammas ne reflète pas l'avis des autres membres du parti dirigé par Mohamed Cheikh Biadillah. «On ne peut pas taxer tous les membres du PAM d'être contre les imams. Il y a au sein du PAM des individus qui veulent exprimer leur propre avis. Des membres du PAM expriment aujourd'hui ce qu'ils ne pouvaient pas dire auparavant. Il s'agit d'un parti qui n'a pas de ligne directrice claire», martèle-t-il. Abdellah Baha, secrétaire général du PJD est du même avis que M. Daoudi. M. Baha affirme, lui aussi, que l'intervention de M. Ben Chammas rentre dans le cadre de la «politique de l'intimidation» exercée par le PAM contre tous les acteurs politiques. «Le PAM n'arrive pas à comprendre qu'il y a des limites à ne pas franchir. Les accusations prononcées par M. Ben Chammas sont très dangereuses. C'est l'une des pratiques non démocratiques du PAM», dénonce-t-il. Contacté par ALM, Hakim Ben Chammas a balayé les arguments du PJD d'un revers de la main. Le président du groupe parlementaire du PAM a affirmé que son intervention est une question orale ordinaire adressée au ministère des Habous qui interpelle le PAM. «Le PAM n'a rien contre les imams des mosquées. Nous avons évoqué cette question parce que nous avons des rapports qui affirment que certains imams tiennent des discours extrémistes au sein des mosquées. Les lieux saints doivent rester à l'écart de ce genre de tentatives et il ne faut pas les exploiter à des fins politiciennes. Nous n'avons fait qu'aviser le ministère des Habous à ce propos pour qu'il fasse son travail», explique M. Ben Chammas. Selon ce dirigeant du PAM, «c'est le PJD qui utilise les lieux saints à des fins politiciennes et non pas le PAM».