Le quotidien AlAlam revient à la charge dans un éditorial paru le 19 juin. Il appelle ouvertement à l'introduction d'amendements au règlement interne à la Chambre des conseillers. L'usage de ce droit, pourtant inscrit dans le règlement interne de la Chambre des conseillers, agace l'establishment istiqlalien. Incontestablement, la vedette de la session du printemps à la Chambre des conseillers est «le droit d'informer». Le PAM l'utilise à souhait dans sa nouvelle stratégie d'opposition au gouvernement de Abbas El Fassi, notamment les ministres portant les couleurs de l'Istiqlal, le parti dirigé par le Premier ministre. Avec à la clé de belles empoignades entre les deux partis qui ont le mérite, abstraction faite des écarts de langue entre PAMistes et istiqlaliens sur certains sujets, de sortir les débats à la 2e Chambre de leur torpeur légendaire. Les attaques des conseillers du PAM vont crescendo, l'usage de ce droit pourtant inscrit dans le règlement interne de la Chambre des conseillers (article 128), agace l'establishment istiqlalien. Sachant qu'il est la cible de ces «droits d'informer», l'Istiqlal se devait de réagir. Sans remettre en question la légalité de ce droit, force est de constater que le parti de la balance veut limiter l'usage de ces droits d'informer afin qu'ils ne soient pas une tribune libre pour asséner des coups et en direct sur le petit écran au gouvernement de Abbas El Fassi. Récemment, une réunion s'est tenue sous l'impulsion de ce parti afin de modifier le droit d'informer. La manœuvre istiqlalienne ne portait nullement sur un quelconque retrait de ce droit mais seulement de l'aligner sur la même longueur d'onde qu'à la Chambre des représentants. C'est-à-dire, le différer à la fin de la séance des questions orales du mardi, perdant ainsi l'avantage de la retransmission en direct sur Al Oula. Parfaitement conscient de l'effet que procure le droit d'informer, lors de la discussion de la déclaration de mi-mandat de Abbas El Fassi en mai dernier, Hakim Benchemmache, président du groupe PAM à la 2e Chambre, avait averti le gouvernement de toute tentative de modifier ou d'amender le droit d'informer. En dépit de cet avertissement, le quotidien Al Alam revient à la charge. Dans un éditorial paru le samedi 19 juin, la publication appelle ouvertement à introduire des amendements au règlement interne à la Chambre des conseillers afin que ce droit d'informer ne soit pas «un instrument entre les mains d'une quelconque partie pour régler des comptes. Nous ne croyons pas que la Chambre des conseillers soit le lieu idoine pour les régler ou de démontrer sa force à l'occasion de la retransmission télévisée en direct», clame le journal du Premier ministre. Le mot est lâché. La retransmission en direct agace le chef du gouvernement qui, face à l'intensité des attaques des conseillers du PAM avait appelé, lors d'une réunion du Conseil national du PI, à mieux défendre les «acquis» du gouvernement. L'Istiqlal n'est pas le seul parti qui manifeste son désaccord avec l'usage des Conseillers du PAM de ce droit d'informer à la Chambre des conseillers. Les élus du syndicat islamiste, l'Union nationale du travail du Maroc (UNTM), ont d'ailleurs exprimé dans des déclarations à notre journal la même position motivée par la proximité avec l'Istiqlal et le fossé le séparant du PAM. Les élus de l'Union nationale du travail du Maroc (UNTM) ont exprimé la même position que les Istiqlaliens. L'arroseur arrosé Ce droit d'informer est le premier du genre qui se permet de critiquer ouvertement le président de la Chambre des conseillers.