Souligner l'importance de la culture de la critique dans le développement du cinéma a été l'objectif d'un colloque international organisé, les 29 et 30 mars à Tétouan. La Colombe Blanche a accueilli, les 29 et 30 mars, un colloque international sous le thème «La critique cinématographique : enjeux et nouvelles tendances». Organisée dans le cadre du 16ème FICMT, cette rencontre s'assignait pour objectif de mettre en lumière le rôle joué par la critique dans le développement du cinéma. «La critique existe depuis toujours», a affirmé le critique français, Jean Roy. Ce dernier a tenu à rappeler que les Grecs écrivaient il y a 2500 ans des traités esthétiques. «Il y avait la critique musicale, culturelle et littéraire», avant de poursuivre que les mutations technologiques allaient produire beaucoup de changements. «La critique avait longtemps été faite seulement par écrit. La critique radiophonique voyait le jour avec l'invention de la radio. Elle est faite ensuite par l'intermédiaire de la télévision. Le dernier changement dans la critique apparaît par Internet». Le conférencier a mis l'accent sur la nécessité de la préservation et la pérennité de la critique. «Beaucoup de gens sont actuellement très inquiets quant à la pérennité de la critique. Car les journaux ont de plus en plus tendance à demander aux rédacteurs de faire des articles très courts», a expliqué M. Roy. Ce dernier a poursuivi que les inquiétudes s'amplifiaient à cause de l'augmentation de la presse gratuite. «Car sans critiques, la pérennité de la critique sera menacée». Il est à noter que la critique est apparue au Maroc sous la période du protectorat. «La critique de cinéma a vu le jour au Maroc en 1916 et bien avant la naissance du septième art marocain», a tenu à faire rappeler le directeur du 16ème FICMT, Ahmed Housni. Les intervenants ont convenu que la critique cinématographique «se trouve face à nombre d'enjeux. Ce genre de critique devrait rénover ses propres instruments après le développement considérable de l'industrie cinématographique», a-t-on noté. Les intervenants ont aussi évoqué l'action des amoureux du cinéma au sein des ciné-clubs et les cinémas dans les quartiers pour le développement de la culture du cinéma chez les citoyens marocains. «Ces ciné-clubs ont aidé les jeunes cinéphiles marocains à bien s'informer sur le Septième art et avoir accès aux chefs-d'œuvre», a expliqué le critique de cinéma marocain Khalil Damoun. Ce dernier a souligné l'importance du rôle des critiques marocains dans le développement de la critique au Maroc. Le conférencier a affirmé que les festivals font actuellement appel à l'aide des critiques dans le choix des films. «Ils sont ainsi encouragés à renforcer cette contribution dans la promotion du cinéma, surtout que le Maroc a pu gagner le pari de produire plus d'une quinzaine de films par an», a dit M. Damoun.