Le groupe Palais des Roses International a obtenu l'aménagement de Taghazout sur un plateau d'argent. Aujourd'hui, l'enthousiasme est retombé. L'éviction de Taghazout du Sheikh et de son vizir est le dernier acte d'un scénario commencé en juillet 2002 avec la signature de la convention de ce qui était considéré comme la rampe de lancement de la «vision 2010». A l'époque, il aurait été de mauvais ton de remarquer que ce méga-projet, a été attribué sans appel d'offres. Sur le papier, ce gigantesque projet qui prévoyait la construction de 35 hôtels pour un total de 19 760 lits, totalisait 20% du plan azur. Aujourd'hui, l'enthousiasme est retombé. A l'euphorie des chiffres à cédé la dure réalité du terrain. Car, Taghazout est resté Taghazout, une vaste aire où l'on ne décèle aucune activité de grue, aucun bruit de moteur. Dans les coulisses cependant, les négociations n'ont jamais cessé. Le promoteur était toujours à la recherche de 180 millions de dollars. Car, pour ce méga-projet qui devait générer 20 000 emplois directs et 200 000 indirects, le budget n'est même pas encore bouclé. La société Palais des Roses Internationale avait promis de commencer les travaux à la fin de 2003. Le premier hôtel devrait être fonctionnel en 2006. La plupart des projets touristiques prévus à Agadir ont été livrés. Manquent toujours à l'appel, sur la zone de Founty II, les trois chantiers du groupe Palais des Roses International, à savoir la construction d'un établissement cinq étoiles de 700 lits pour un investissement de 350 millions de dirhams, d'un hôtel club de 5 étoiles également pour la même capacité (700 lits) et d'un hôtel 4 étoiles de luxe. Pour ces trois projets de 1.800 lits au total, l'investissement total est de 950 millions de dirhams. Le silence du ministère et de la direction chargée des investissements touristiques en dit long, personne ne sait plus où en sont Taghazout et les autres projets inscrits au nom du groupe. Les banques marocaines, prudentes, hésitent toujours à engager leur argent dans une société dont la réputation a été mise à mal par les déboires de sa figure de proue, Azzedine Lakhouaja. Celui-ci, rappelait récemment que le projet de la station de Taghazout est toujours d'actualité et qu'il serait débloqué dans les semaines à venir. Dans son numéro 509 du six novembre 2003, bien avant que n'éclate «l'affaire Taghazout», ALM se posait cette question : le groupe Dalla Baraka, principal bailleur de fonds du Palais des Roses International, ira-t-il jusqu'au bout ses engagements ? En tout cas, avec les derniers développements que connaît le projet, bien des chiffres seront revus. Exercice pénible et auquel devra se plier un jour la Société d'Aménagement de la baie d'Agadir (la Sonaba) qui prévoyait, à ce niveau, un investissement de 5 milliards de dirhams et 36 000 emplois directs. Le lancement d'un nouvel appel d'offres pour l'aménagement de la station et l'entrée en lice de la CDG sauvera-t-il la mise ? Tout porte à le croire.