La jeune Tangéroise Karima Imerhrane participe comme scénographe de la pièce de théâtre belge «La résistible ascension d'Arturo Ui», mise en scène par Paul Houwen et dont la présentation a eu lieu, dernièrement, à Tanger. ALM : Dans quel cadre a eu lieu la présentation de cette pièce ? Karima Imerhrane : Il était prévu que la troupe belge Pan theater Nieuwpoot présente la pièce de théâtre « La résistible ascension d'Arturo Ui» à la cérémonie d'ouverture de la 3ème édition du Festival national de théâtre universitaire de Tanger (FNTUT) qui devait avoir lieu le 4 novembre. Nous nous sommes préparés pour venir au Maroc pour y prendre part à la date prévue. Mais comme cette manifestation est reportée au 13 novembre, nous nous sommes mis d'accord avec les organisateurs de ce festival pour la présentation de cette pièce le 4 novembre et qui sera toujours programmée dans le cadre du 3ème FNTUT. Comment avez-vous eu l'idée de pratiquer l'art de la scénographie ? J'aimais beaucoup le théâtre. C'est pourquoi, j'ai décidé, en 1990, après avoir eu mon Deug de littérature française Martil, d'aller poursuivre mes études de scénographie à l'Académie des beaux-arts de Liège. Quand j'ai terminé mes études, j'ai pu travailler avec plusieurs troupes de théâtre dans cette ville. J'ai choisi ensuite de m'installer en Flandre et d'intégrer d'autres troupes flamandes. En quoi consiste votre travail au sein de l'équipe du théâtre? Il faut préciser que la scénographie est l'étude de la scène. En tant que scénographe que, je dois être toujours proche du metteur scène pour pouvoir transmettre sa vision et sa conception des choses à travers le décor, l'éclairage, le maquillage…, mon rôle consiste, de ce fait, à créer l'espace dramatique. Comment avez-vous découvert votre passion pour le théâtre? J'ai découvert mon amour pour le théâtre quand j'étais encore élève au lycée. J'avais précisément quinze ans lorsque j'ai commencé à faire du théâtre. Et on avait, à cette époque, la chance d'être entourés par des professeurs et amoureux du théâtre. Ils nous encadraient et nous donnaient des conseils pour développer notre passion pour l'art théâtral. Comment évaluez-vous la situation du théâtre à Tanger? J'ai pu voir quelques œuvres du dramaturge Zoubeir Ben Bouchta jouées par les membres de sa troupe de théâtre tangéroise Bab Bhar Cinémasrah. Et j'en suis très impressionnée. Je suis aussi séduite de voir des étudiants de l'Ecole nationale de commerce et de gestion (ENCG) de Tanger jouer dans des ateliers de musique et de théâtre. D'ailleurs, c'est leur association qui organise le FNTUT qui est, actuellement, à sa troisième édition. Ce n'était pas le cas pour nous, car nous devions répéter et présenter nos spectacles dans des conditions très difficiles. Le théâtre à Tanger connaît un dynamisme mais il manque toujours de salles de présentation. Et les professionnels du théâtre ainsi que le public trouvent des difficultés à se rendre au théâtre municipal Mohamed Al Hadad situé loin du centre-ville.