C'est la première fois que le président algérien Abdelaziz Bouteflika qualifie les groupes armés, qui rejettent sa politique de réconciliation nationale, de «hordes de renégats». Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika a qualifié, récemment, les groupes islamistes armés qui continuent de commettre des actes de violence, notamment contre les représentants des forces de sécurité, de «hordes de renégats». «Je tiens à saluer à cette occasion (le 53 ème anniversaire du congrès fondateur de la révolution algérienne tenu en 1956 en Kabylie) toutes les forces qui font face à cette horde de renégats», a-t-il déclaré dans un discours particulièrement offensif, ajoutant que les «voies de la violence et de la désobéissance mèneront assurément ceux qui ont dévié du chemin tracé par la nation à la perte». Selon le président algérien, les actes terroristes sanglants et isolés confirment que le terrorisme est en déclin devant les frappes de l'armée nationale populaire, des services de sécurité mais surtout «devant le rejet d'une nation tout entière». «Malgré cela, a-t-il ajouté, l'Etat reste fermement déterminé à faire face, avec toute la rigueur qui s'impose, à ceux qui ont dévié du chemin tracé par la nation». C'est la première fois que le chef de l'Etat algérien use d'une telle rhétorique à l'égard des groupes armés qui rejettent sa politique de réconciliation nationale. Cependant, il a réaffirmé sa fidélité à cette démarche. «L'Etat a tendu la main à cette catégorie d'égarés en leur offrant la chance de revenir au droit chemin et de réintégrer le peuple pour bénéficier des mesures de la concorde civile et de la réconciliation nationale», a-t-il souligné. «Cette main est encore tendue compte tenu des convictions religieuses de notre peuple, de ses responsabilités historiques et ses choix stratégiques». Car, pour le président algérien, il s'agit d'un choix stratégique que le peuple a adopté à travers le suffrage universel ou par la représentation parlementaire. En septembre 2005, les Algériens avaient massivement adhéré à la politique de réconciliation nationale adoptée par référendum. Cette politique, un des axes majeurs du programme du président Bouteflika, avait pour finalité de tourner la page de la «décennie rouge» en exonérant de toute poursuite judiciaire les islamistes armés acceptant de renoncer à la violence. Si la violence a considérablement baissé en Algérie, à la faveur de nombreuses redditions d'islamistes armés, dont des émirs comme Hassan Hattab, fondateur du GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat), des actes terroristes, qui sont le fait d'irréductibles d'Al-Qaïda au Maghreb islamique, continuent d'être perpétrés épisodiquement dans différentes régions. Pour rappel, Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), dans un communiqué daté de jeudi 6 août, avait affirmé avoir tué et blessé plus de 114 membres des forces de sécurité dans au moins 21 attaques perpétrées entre le 2 juillet et le 5 août en Algérie. Les attentats ont été perpétrés dans plusieurs wilayas du pays : Tizi Ouzou, Boumerdès, Tipaza, Jijel, Skikda, Batna et Khenchela, selon le communiqué intitulé «Les conquêtes et les victoires des Moudjahidine».