Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, devra aujourd'hui refaire surface sur la scène politique après une absence qui a donné lieu à une vague de spéculations. Eclipsé de la scène politique depuis le 15 juillet, le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, devra aujourd'hui faire sa réapparition. Il devra, en effet, présider une conférence internationale sur les banques arabes. Un retour tant attendu et dont la presse algérienne en a fait largement l'écho. «Bouteflika, le retour !», a titré à la Une, le quotidien "Liberté". «Le come-back de Bouteflika », renchéri l'"Expression". Les cinquante jours sans apparitions du président algérien ont donné lieu à une vague de spéculations. Certains journaux ont parlé d'une rechute de Bouteflika due à sa maladie tandis que d'autres ont évoqué une absence liée au fait que la maladie de sa mère l'a obligé à rester à son chevet. "Le Soir d'Algérie" qui souligne «qu'aucun autre chef d'Etat dans le monde ne “disparaît” pendant près de deux mois sans “cas de force majeure”», affirme que «peu ou prou de gens osent encore briser le tabou et poser la bonne question : Abdelaziz Bouteflika est-il encore en possession de toutes ses capacités physiques pour gouverner le pays?». En tout cas, la rentrée politique s'annonce chargé pour le président Bouteflika. Il devra se prononcer sur plusieurs dossiers épineux. Il s'agit, notamment, de la loi sur les hydrocarbures, de la révision constitutionnelle – un projet qui demeure encore flou – et de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Après l'expiration du délai imparti aux islamistes armés pour déposer leurs armes et bénéficier des dispositions de la loi sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale, seulement entre 250 et 300 éléments de groupes armés s'étaient rendus aux autorités. Et la situation sécuritaire ne s'est guère améliorée. Pis encore, ces derniers mois ont connu une augmentation des attaques terroristes. Ils ont été aussi marqués par le retour de ce que la presse algérienne qualifie de "terrorisme urbain" qui rappelle l'une des pages sombres de l'histoire de l'Algérie indépendante. Le bilan de la charte du président Bouteflika reste donc mitigé ; chose qui a poussé les trois partis politiques formant l'Alliance présidentielle de plaider en faveur d'un prolongement du délai accordé aux groupes armés. Y aura-t-il un prolongement de l'"ultimatum" ? Possible . Désormais, c'est au président algérien à que revient le dernier mot. Pour "Liberté", «la saison 2006-2007 est cruciale, car elle va certainement décanter une situation bloquée sur l'aspect économique et politique et qu'elle doit, à terme, mener à un re-profilage des deux Chambres du Parlement en 2007 avec comme toile de fond une nouvelle Constitution dont seuls Bouteflika et le cabinet présidentiel semblent maîtriser les contours, le timing et la profondeur stratégique». Le projet de réforme constitutionnelle a suscité de vives critiques de la part de l'opposition. En effet, la monture de la constitution, proposée par le FLN (ex-parti unique), supprime le nombre de mandats permettant une présidence à vie à l'actuel président et ouvrant par la même occasion un boulevard à son successeur. La violence continue La spirale de la violence se poursuit en Algérie avec un nouvel attentat visant une patrouille militaire à Bejaia en Kabylie faisant quatre morts parmi les soldats et cinq autres blessés, rapporte dimanche la presse locale. La patrouille militaire, de retour d'une opération, est tombée dans une embuscade tendue par un groupe armé appartenant au GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat), sur la route nationale 12 reliant Adekar à El Kseur, relevant de Bejaia. Le groupe armé, qui a pris position sur le massif boisé longeant la route, a miné un pont avec deux bombes artisanales qui ont explosé au passage du convoi avant de l'attaquer, faisant 4 morts et 5 blessés parmi les militaires algériens. Un attentat similaire avait eu lieu, la semaine dernière à El Kseur, faisant trois morts dont deux policiers. À ce jour, quelque 200 éléments armés ont rendu les armes, selon des sources au ministère algérien de l'Intérieur, alors que d'autres sources médiatiques estiment que le nombre des membres des groupes armés encore en activité se situerait entre 800 et 1000 hommes.