Le président Zelaya veut récupérer son pouvoir au Honduras. Tout le monde semble le soutenir...même les Américains ! Selon les dernières informations parvenant du Honduras, la médiation assurée par le président du Costa Rica, Oscar Arias, aurait échoué. Les efforts de ce jeune chef d'Etat pour aider les deux parties qui se disputent le pouvoir à trouver un terrain d'entente auraient buté sur une seule chose : la question du retour au pouvoir du président déchu, Manuel Zelaya. Drôle d'obstacle ! Sachant que, s'il existe un problème aujourd'hui au Honduras, c'est parce que le président a été éjecté du pouvoir par des militaires, il est étrange de voir que le «terrain d'entente» trouvé par la médiation costaricaine est, justement, le retour de Zelaya au pouvoir. Il n'est pas surprenant alors que la médiation ait échoué. Pour ceux qui n'ont pas pu suivre le feuilleton hondurien depuis le début, rappelons que son président Manuel Zelaya, un grand homme d'affaires arrivé au pouvoir grâce à son influence économique, à force de fréquenter son homologue vénézuélien, Hugo Chavez, avait fini par vouloir faire comme lui en pérennisant son pouvoir à la tête du Honduras. Pour ce faire, il décida, lui aussi, de changer la Constitution de son pays afin de se permettre de briguer tous les mandats successifs qu'il voudrait. Des militaires, qui n'auraient pas apprécié cette dérive «chavizte», ont pris l'initiative de l'éjecter du pouvoir et du pays à la fois. Ils l'ont réveillé tôt le matin, le jour du scrutin référendaire qui devait ratifier la réforme constitutionnelle en question de bonne heure et l'ont expulsé du pays avant d'installer le président du Parlement à la tête du pays conformément aux dispositions de la Constitution que M. Zelaya voulait changer. Aujourd'hui, vingt jours après son expulsion, Manuel Zelaya continue à réclamer ses droits constitutionnels. Il est soutenu par ses amis du clan «chavizte». Ces derniers, qui ont voulu, au début, imputer l'éviction de Zelaya du pouvoir au gouvernement américain, ont dû changer de stratégie quand Washington a affiché son «opposition publique» au coup d'Etat et exigé le retour de Zelaya au pouvoir. L'échec annoncé de la médiation costaricaine a d'ailleurs été reçu par un air de déception de la part de l'administration américaine qui a appelé, dans un communiqué, toutes les parties aux négociations à «réfléchir aux progrès effectués jusqu'à présent et à s'engager en vue de leur réussite». Il est impressionnant le monde de la diplomatie, on peut dire totalement le contraire de ce que l'on pense d'une manière assez subtile.