Le ton et le style de la lettre montrent clairement l'ascendant idéologique et la tutelle politique exercés par le MUR sur le PJD. Le président du Mouvement unicité et réforme (MUR) a adressé une lettre de félicitations au secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD). Il le félicite pour les résultats obtenus aux élections communales du 12 juin dernier qu'il qualifie de double victoire, l'une sur le courant des «éradicateurs» et l'autre sur celui des «boycotteurs». En plus, il lui souhaite davantage de réussite afin de gagner «le pari de la prochaine étape». Des félicitations pour un travail bien fait et une incitation à aller de l'avant. Voilà un message qui ressemble bien à une évaluation d'étape où le dirigeant fait le bilan de l'action de l'exécutant. Le ton et le style de la lettre montrent clairement l'ascendant idéologique et la tutelle politique exercés par le MUR sur le PJD. Certes, la relation assez particulière qui existe entre les deux entités n'est plus à démontrer – malgré l'obstination de leurs dirigeants respectifs à démentir tout ascendant du MUR sur le PJD –, mais des lettres de félicitations pareilles révèlent le niveau de soumission du parti à la mouvance et son incapacité à s'émanciper de sa tutelle. Ce qui signifie qu'il continue à être cantonné dans son rôle de bras politique d'une organisation islamiste. Ni plus ni moins. Une organisation qui mobilise ses adeptes pour le parti. Elle lui trouve les militants, les cadres, le réseau social, etc. Mais, elle lui trouve surtout des voix qui lui permettent de réaliser une performance électorale dont le président du MUR affiche publiquement sa satisfaction. Ce qui est légitime. Mais, qu'il cesse, au moins, de dire qu'il n'existe pas de lien organisationnel et idéologique entre les deux entités et qu'il ait le courage de reconnaître que le PJD n'est que le prolongement politique de son organisation islamiste dont les ramifications et les ambitions vont au-delà de l'action politique conventionnelle. Il faut juste un peu plus de cohérence.