Les élections communales s'annonçant, Mohamed Fadili, conseiller MP, répond dans cet entretien à diverses questions se rapportant à ces échéances. ALM : Quel commentaire faites-vous de ce climat général qui précède les élections ? Mohamed Fadili : Le climat général qui précède les élections est normal. Nous n'avons point remarqué de problèmes qui pourraient se répercuter sur le cours normal des élections à l'exception de quelques cas très limités. Ce que nous remarquons par ailleurs c'est une sorte d'indifférence des citoyens à l'égard des échéances du 12 juin. C'est clair pour tous. Ceci est dû essentiellement à l'absence d'une véritable interaction entre les communes et les besoins et les préoccupations des citoyens. Quels sont les critères que vous avez retenus dans le choix de vos candidats aux élections ? Pour ce qui est du choix des candidats, nous cherchons la qualité et non pas la quantité. Nous n'avons pas voulu accréditer n'importe qui. Nous avons présenté essentiellement des jeunes, des cadres ainsi que des hommes d'affaires en tant que candidats. Dans le cadre des cette vision, nous avons essayé de couvrir le maximum de circonscriptions et nous aspirons à obtenir un nombre important de sièges au sein des conseils locaux. Êtes-vous optimiste quant au taux de participation des citoyens ? Puisque les listes électorales ont été révisées et mises ainsi à jour, et puisque les élections locales se marquent toujours par une grande compétition locale, le taux de participation des citoyens ne peut être qu'élevé. Je pense que ce taux pourrait dépasser 60%. Ce qui est demandé aujourd'hui c'est qu'on doit accorder à nos communes tous les moyens qui leur permettraient de mener à bien leur mission et qu'elles puissent réaliser les plans de développement locaux tels qu'ils sont prévus par la loi. Les communes doivent assurer la politique de proximité, d'être à l'écoute du citoyen et ainsi satisfaire ses besoins. La transparence est un grand défi pour les élections du 12 juin. Qu'en pensez-vous ? Je pense que les élections locales ont toujours été transparentes depuis 1976. Tout simplement parce qu'il y a une sorte de contrôle entre les conseillers communaux. Les uns contrôlent les autres. J'étais président d'une commune et je suis actuellement membre, j'ai toujours remarqué que les élections communales se déroulent dans un climat sain. Ceci est dû aussi à la formation des bureaux et des conseils régionaux. Quel est à votre avis le principal enjeu des prochaines élections ? Les élections du 12 juin sont un test pour le Maroc. Les élections communales c'est les conseils locaux, les chambres professionnelles et le tiers de la Chambre des conseillers. J'espère que nous réussirons ce test afin d'aboutir, à travers des élections transparentes, à la mise en place d'institutions crédibles. L'Etat, pour sa part, est appelé à garantir aux communes des moyens de travail qui leur permettraient de rendre confiance au citoyen et rompre ainsi avec les pratiques du passé. Les partis de l'opposition ont récemment attiré l'attention sur la faiblesse du rendement de l'institution législative en raison notamment des préparatifs des élections. Quel commentaire faites-vous à propos de ce constat ? Je trouve que cela est tout à fait normal. Dans toutes les démocraties du monde les préparatifs des élections se répercutent sur le rendement du Parlement. Ce n'est pas étrange. Tous les parlementaires ont des responsabilités s'agissant de l'organisation et l'encadrement des citoyens. Nous n'avons pas actuellement des projets de loi urgents. En plus, les communes ont la priorité vis-à-vis du travail législatif. Certes la production du Parlement a baissé dans cette période mais je dirais que le Maroc a un grand arsenal juridique puisque chaque session parlementaire se couronne par l'adoption de 20 à 30 textes de loi. Le PAM a finalement choisi de se positionner dans l'opposition après avoir soutenu la majorité depuis sa création. Que pensez-vous de cette démarche ? Ce sujet nous est encore nouveau. Mais en tant qu'observateur, je dirais que cette démarche du PAM demeure normale car avant cela ce parti ne s'était positionné ni dans la majorité ni dans l'opposition. Le PAM ne pouvait pas conserver cette situation. Je trouve également que cette démarche est normale puisque la scène politique nationale change de jour en jour. Nous allons à présent observer le nouveau discours du PAM. Ensuite, nous allons réunir nos instances afin de débattre de la possibilité de coordination.