Située au cœur d'un quartier populaire, la scène Qamra a vibré lors de la troisième journée de Mawâzine avec la création Unity Reggae Party. Le Festival Mawâzine, qui s'est ouvert le 15 mai et se poursuit jusqu'au 23 mai à Rabat, propose une dizaine de concerts par jour. On comprend donc qu'au bout de trois jours de festival, ce dernier accumule déjà les temps forts. Et la deuxième et troisième journée en ont connu pas mal. Dimanche 17 mai, les mélomanes présents à la scène Qamra se sont dandinés aux rythmes lancinants du reggae avec la création Unity Reggae Party. Les passionnés de cette musique, née sous les cieux de la Jamaïque, et que Bob Marley a fait connaître au monde, étaient venus de différentes villes voisines de la capitale notamment Mohammedia, Casablanca et Kénitra... Ils ont pu découvrir les textes engagés du chanteur franco-algérien Khalifa, l'énergie de Mahmoud Bassou, le chanteur du groupe marocain ganga Vibes. Mais surtout ils ont pu voir en chair et en os, les mythiques Ali Campbell ex-chanteur du groupe britannique UB40, les Jamaïcains : le batteur Sly Dunbar et le bassiste Robbie Sheakspear, une référence du reggae, ainsi que le chanteur jamaïco-britannique de reggae Lovers Bitty Mc Lean. Et outre, la nostalgie avec la musique de UB40 qui n'a pas pris une seule ride, l'action était également de la partie. Bitty Mc Lean qui a déclaré sa flamme pour le Maroc, premier pays africain dont il a foulé le sol, a littéralement fait vibrer la scène Qamra. Suivi par une horde de gardes du corps et de policiers pour venir à la rencontre du public marocain, il est descendu de la scène, a escaladé les estrades du devant, redescendu, saluant et touchant de la main tout le monde et cela tout en chantant. Le contact avec le public était établi, la magie de la musique avait opéré. Ces artistes de Unity Reggae Party avaient souligné dimanche matin lors d'une conférence de presse que le reggae, à l'instar des autres expressions artistiques, s'intéresse à des sujets d'ordre politique et social, notamment la souffrance des pauvres dans les quartiers périphériques et les préoccupations de la classe moyenne, soulignant, toutefois, qu'il est insensé de lier cette musique exclusivement à l'une de ces dimensions. Par ailleurs, d'autres moments forts du festival ont été enregistrés, notamment lors de la deuxième journée. Khaled, le roi du raï s'était produit sur la scène Qamra devant plus de 60.000 spectateurs. Apparu sur scène vêtu des drapeaux du Maroc et de l'Algérie, il a repris ses plus beaux morceaux et son public a chanté en chœur les refrains enflammés des chansons mythiques du grand Khaled. Notons que Mawazine c'est aussi de l'art plastique, notamment avec l'exposition d'art contemporain «Traversées» qui a eu lieu aux galeries d'art Bab Rouah et Bab El Kébir. Cette exposition, qui a présenté les œuvres d'artistes arabes de différentes générations et qui se prolonge jusqu'au 16 juin, a réuni de nombreux médias et personnalités, en présence du maître de cérémonie et commissaire de l'exposition, Brahim Alaoui. Khaled en duo avec Stevie Wonder Directement après son passage à l'Olympia, Khaled s'est produit à la 8ème édition de Mawâzine. Sa soirée organisée, samedi 17 mai, à la scène Qamra, fut une invitation à un voyage nostalgique à travers le répertoire musical du roi du raï. Lors d'une conférence de presse, tenue en marge de sa participation au Festival, Khaled a dévoilé plusieurs surprises notamment son duo avec Stevie Wonder. Interrogé sur son dernier opus, le chanteur algérien a expliqué les différentes dénotations que revêt son titre « Liberté» : une indépendance de rythme , de mélodie, de parole et surtout de technique. Cet album, enregistré entièrement en live, a renoué les liens entre Khaled et le producteur Martin Meissonnier après 24 ans de rupture. Khaled, dont la carrière a atteint 40 ans, n'a pas hésité à mettre en exergue la relation d'amour inébranlable qu'il noue avec le Maroc. Une affection particulière qui le pousse à préparer un grand projet artistique pour nos jeunes talents.