Le directeur et la rédactrice en chef de l'hebdomadaire arabophone Al Ayam, Noureddine Miftah et Maria Moukrim, ont été interpellés et auditionnés par la police judiciaire, mardi 10 février. Nos confrères ont dénoncé, dans un communiqué rendu public, mercredi 11 février, la manière avec laquelle ils ont été arrêtés puis interrogés pendant plus de six heures sur une photo dont le journal serait en possession mais qui n'a pas été publiée. «La méthode employée rappelle une époque que nous croyions révolue, car il y a eu intervention de plus de vingt éléments de la Brigade nationale de la police judiciaire dirigés par leur chef en personne et qui ont encerclé l'immeuble où se situe le siège de l'hebdomadaire», indique le communiqué d'Al Ayam. La Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) a dénoncé dans un communiqué «le caractère excessif de cette interpellation» considérant qu'il s'agit d'une «tentative d'intimidation de notre confrère alors qu'aucun délit de presse n'a été commis». «Ces méthodes, d'un autre âge, de harcèlement des journalistes qui ne se considèrent nullement au-dessus de la loi, ne contribuent pas à la consolidation de la liberté d'expression, ni au renforcement de l'Etat de droit. Elles dégradent davantage, à dessein, les relations avec la presse qui est, pourtant, un partenaire incontournable dans la construction de la démocratie», indique le communiqué de la FMEJ.