Après l'adoption de la loi de Finances 2009, le président de la commission des Finances à la deuxième Chambre, le conseiller MP Ibrahim Abouzid revient sur les grandes lignes du budget 2009. ALM : La Chambre des conseillers vient d'adopter à la majorité le projet de loi de Finances 2009. Quels ont été les points qui ont soulevé le plus de discussions avant l'adoption de ce projet de loi ? Ibrahim Abouzid : La Chambre des conseillers a adopté à la majorité le projet de loi de Finances 2009. Le texte, qui comprend 50 articles, a été adopté, lors d'une séance plénière, par 65 voix pour et 27 contre. Parmi les principaux points de discorde figure la question de l'impact de la crise économique mondiale sur l'économie nationale. À ce sujet, le gouvernement El Fassi, par le biais du ministre de l'Economie et des Finances, Salaheddine Mezouar, a rassuré l'économie nationale qui reste à l'abri de cette crise, notant que la conjoncture économique internationale requiert une vigilance permanente pour parer à toute éventualité. Outre l'impact de la crise économique sur l'économie nationale, y a-t-il d'autres points qui ont marqué les discussions dans la commission des finances, des équipements, de la planification et du développement régional à la Chambre des conseillers ? Les conseillers ont souligné que des secteurs vitaux de l'économie marocaine ont enregistré un certain recul notamment au niveau des transferts des Marocains résidant à l'étranger, des nuitées touristiques et des investissements extérieurs. Sur le plan social, certains conseillers ont appelé à la révision du régime de subvention des produits de base, mettant l'accent sur la nécessité de révision du statut de la Caisse de compensation de manière à ce que les subventions puissent bénéficier aux classes moyennes et pauvres. Des discussions ont également porté sur la question de l'investissement régional et sur le concept de la régionalisation. Nous avons, à ce titre, insisté sur le fait de mettre toutes les régions du Royaume sur le même pied d'égalité. La cession des terres publiques était aussi au centre des débats. Nous avons ainsi affirmé que ces terres appartiennent au Maroc et qu'il faut être intransigeant à ce sujet. La loi de Finances de 2009 accorde une grande importance aux secteurs sociaux. Jusqu'à quel point cette loi pourra-t-elle conforter le pouvoir d'achat du citoyen ? Nous avons enregistré avec satisfaction que le projet de loi de Finances 2009 a été élaboré sur la base d'un baril de pétrole à 100 dollars. Si on enregistre qu'il y a un excédent, il pourra revenir à la caisse de compensation. Par ailleurs, le budget de 2009 a pris en considération le pouvoir d'achat de la classe moyenne, en réponse aux messages de SM le Roi, à travers la baisse des impôts et l'augmentation des salaires. C'est vrai que le gouvernement n'a pas pris en considération toutes nos recommandations, mais il s'est montré compréhensif et assuré qu'il en tiendra compte lors de l'élaboration du prochain projet de loi. Il ne faut pas oublier que le budget de 2009 table sur un taux de croissance de l'économie nationale de 5,8% et un taux d'inflation ne dépassant pas 2,9%. Il consacre environ 53 % du budget de l'Etat pour l'année 2009 aux secteurs sociaux. Nous pouvons dire, à ce titre, que le budget de 2009 est un budget de développement et non un budget de crise. Aussi nous avons enregistré avec satisfaction l'exonération des impôts dans le secteur agricole puisqu'il a été rapporté à 2013.