L'Usfpéiste Abdelkbir Tabih vient d'être élu président de la commission de la justice, de la législation et des droits de l'Homme à la Chambre des conseillers. Un poste de responsabilité jugé très important vu les dossiers sensibles qui vont être soumis à l'étude un an avant les échéances cruciales de 2007. Entretien. ALM : Comment avez-vous accueilli votre élection à la tête de la commission de la justice, de la législation et des droits de l'Homme ? Abdelkbir Tabih : C'est à la fois un honneur et une grande responsabilité, vu les échéances électorales qui se profilent. Nous sommes dans une année cruciale. Ce qui urge maintenant, c'est le débat qui sera déclenché à propos de la loi de Finances. La commission a pour mission de débattre de cinq portefeuilles d'une importance capitale. Il s'agit du budget du ministère de la Justice, de la Fonction publique, des droits de l'Homme, de la Cour des comptes et du secrétariat général du gouvernement. Tous ces départements sont d'une grande importance parce que leur mission est d'encadrer la société, de sauvegarder l'éthique et d'assurer la mise à niveau de la bonne gouvernance et de mettre en place une visibilité claire et transparente pour l'avenir. Nous allons débattre aussi une loi sur le blanchiment d'argent qui aura un très grand impact sur le tissu économique et la gestion des fortunes au Maroc. L'Usfp a pesé, cette fois, de tout son poids pour prendre la présidence de la commission de la justice, de la législation et des droits de l'Homme. Quelle importance représente pour votre parti la présidence de cette commission ? Il y a des étapes pour l'élection des présidents de commissions. Au départ, chaque groupe parlementaire choisit une commission précise. Cela dit, il revient au premier groupe de choisir la commission qui lui convient politiquement. Or, le premier groupe aujourd'hui au Parlement est le Mouvement populaire (MP). Ce groupe a opté pour la commission de l'Intérieur. Le Mouvement populaire est talonné par le parti de l'Istiqlal, ce dernier a opté pour la commission des finances. L'USFP, qui arrive à la troisième position, a porté son dévolu, lui, sur la commission de la justice, de la législation et des droits de l'Homme. Comment avez-vous réagi à la reconduction du RNI Mustapha Oukacha à la tête de la Chambre des conseillers ? La reconduction de Mostapha Oukacha s'inscrit dans la logique gouvernementale parce que le Premier ministre Driss Jettou a défendu sa désignation et avait derrière lui toute la majorité parlementaire. Cette majorité a été assise sur une confédération consensuelle, soit au niveau de la première Chambre ou au niveau de la Chambre des conseillers… C'est pour cela que la majorité a respecté le consensus et que M. Oukacha a été reconduit dans ses fonctions. Mercredi dernier, le ministre des Finances, Fathallah Oualalou, a présenté la loi de Finances, mais en réalité il a présenté le travail du gouvernement depuis la désignation de Driss Jettou, Premier ministre. Le gouvernement doit rendre compte aux citoyens de ce qu'il a fait pendant toute cette période parce que c'est le citoyen qui va évaluer, juger et sanctionner le travail qu'a fait ce gouvernement avec sa majorité. C'est dans cette optique que M. Oukacha a été reconduit dans ses fonctions.