Mode électoral des instances dirigeantes, participation au gouvernement et autres questions sont au centre de cet entretien avec Ali Bouabid, membre du Conseil national de l'USFP. ALM : Le scrutin de liste, à l'origine de l'échec du premier tour du huitième congrès de l'USFP, continue de susciter des divergences. Cela ne risque-t-il pas de faire capoter la deuxième étape du congrès ? Ali Bouabid : L'USFP a déjà tranché sur le mode électoral des instances dirigeantes, sachant que le Conseil national du parti s'était prononcé en faveur du scrutin de liste. Maintenant, le débat porte sur les variantes de ce mode de scrutin. Est-ce que le prochain premier secrétaire du parti va être élu par le congrès ou bien par le Conseil national ? Est-ce que le bureau politique du parti va être élu par le congrès ou le Conseil national ? Ces deux questions sont, actuellement, au cœur des rencontres organisées par le parti dans les différentes régions du pays. Sur ce point, je peux vous assurer qu'il n'y aura pas de blocage. Mais en cas de problème, c'est le vote qui tranchera. A la veille du huitième congrès, plusieurs dirigeants de l'USFP ont présenté leurs candidatures au poste de premier secrétaire. Mais aucun d'entre eux n'a proposé de programme politique. Qu'en pensez-vous ? Actuellement, il y a un débat fructueux sur les enjeux politiques du huitième congrès. Plusieurs dirigeants du parti animent, à l'échelle régionale, des rencontres. C'est l'occasion pour les militants de discuter de la vision des candidats. La participation de l'USFP, outre la question du mode de scrutin, a fait l'objet d'une vive polémique lors du premier tour du congrès. Quel est votre avis sur cette question ? La participation de l'USFP au gouvernement doit faire partie des questions qui doivent être discutées. Elle mérite un débat de fond. Si on décide de rester au gouvernement, il faut qu'on explique pourquoi on reste, dans quel but et comment. Mais si on quitte, il faut qu'on explique aussi pourquoi. L'enjeu essentiel set de donner plus de visibilité au positionnement de l'USFP par rapport au gouvernement. La participation au gouvernement est l'un des volets de la ligne politique du parti. Il ne faut pas prendre de décision hâtive sur ce sujet. Il faut situer la question dans le contexte des alliances d'un côté, et puis, dans le contexte de l'avancée du processus démocratique. Vous avez exprimé votre soutien au candidat Abdelouahed Radi, à la veille de l'ouverture du huitième congrès de l'USFP. Appuyez-vous toujours le candidat Radi ? Pour le moment, Abdelouahed Radi n'a pas exprimé ses intentions, pas plus qu'il n'a dévoilé sa vision politique. En même temps, M. Radi a accepté de faire figurer un ministre sur sa liste de candidature alors que moi, je considère que l'exigence d'une distance entre le parti et le gouvernement voudrait qu'on évite ce genre de confusion, notamment dans la période actuelle que traverse le parti. J'ai dit donc à Radi que je ne figurerais pas sur une liste où il y a un ministre dans l'actuel gouvernement pour éviter cette confusion. Lors du Forum de la Jeunesse USFP, organisé récemment à Settat, vous avez menacé de quitter le parti en cas d'échec du deuxième tour de son congrès. Pressentez-vous un échec de ce deuxième tour ? J'ai voulu simplement exprimer une colère, par rapport à une chose qui me paraît élémentaire pour un parti qui défend la démocratie. Je me suis élevé contre l'accord préalable sur les règles de sélection des dirigeants (le mode de scrutin). J'ai trouvé que le débat sur cette question avait occupé plus de temps qu'il n'en fallait, au détriment du débat politique. Aujourd'hui, je suis heureux de constater que les militants, toutes sensibilités confondues, sont conscients de l'importance de trancher rapidement la question du mode de scrutin pour faire porter leurs efforts sur le débat politique.