Carla Bruni a longtemps été celle qui souffrait en silence dans cette affaire rocambolesque, a été si enflammée dans sa défense de son époux et dans ses attaques contre «Le Nouvel Observateur». Signe incontestable de la nouvelle ère qui commence, Nicolas Sarkozy vient de retirer la plainte qu'il avait déposée au pénal contre le site du «Nouvel Observateur». Le magazine de Claude Perdriel avait évoqué l'existence d'un SMS que le président de la république aurait envoyé à son ex-épouse Cécilia lui faisant le plus beau des ultimatums d'amour «Si tu reviens, j'annule tout» à huit jours de son mariage avec la belle Carla Bruni. Le retrait de cette plainte, qui avait fait couler beaucoup d'encre et tourné de nombreuses têtes, ne s'est pas fait par la publication d'un communiqué aride et contorsionné de l'Elysée ou au détour d'une interview faisant partie d'un plan média destiné à redorer les blasons. Le retrait a été annoncé dans un tribune libre intitulée «Halte à la calomnie» publiée dans le journal «Le Monde» et signée…«Carla Bruni-Sarkozy, auteur-compositeur-interprète, épouse du président de la République». Voilà en quels termes cette saga politico-judiciaire, qui s'annonçait longue et douloureuse, a pris fin en quelques mots : «Désormais l'affaire du faux SMS est close; mon mari vient de retirer sa plainte contre Le Nouvel Observateur après réception de la lettre d'excuses qu'Airy Routier m'a adressée». Après son interview quelque peu ratée au magazine «L'express», à cause justement de sa charge déplacée contre «Le Nouvel Observateur» lorsqu'elle l'avait assimilée à la presse de la collaboration, Carla Bruni avait pris sa belle plume pour défendre la démarche de Nicolas Sarkozy : «En attaquant le site du Nouvel Observateur pour «faux et usage de faux», mon mari ne s'en prend pas à la liberté de la presse (qu'il a toujours ardemment défendue : qu'on se souvienne, pour cela, de l'affaire des caricatures du Prophète dans Charlie Hebdo), mais au droit de dire et d'écrire n'importe quoi». S'en est suivi un véritable réquisitoire contre la pratique journalistique et une vive leçon de déontologie dans un texte bien écrit et pétillant : «Voilà bien le problème: quand on est indiscret, il faut être sûr de ce qu'on raconte. Ce qui est malhonnête et inquiétant dans cet épisode, c'est qu'à aucun moment l' «information» n'a été vérifiée, recoupée, validée». Le tout non dénué d'une forme d'autodérision : «… car si le SMS avait existé, si la rumeur avait été avérée, c'eût été par hasard, au terme d'une vague indiscrétion, d'un « quelqu'un m'a dit», et non d'une investigation rigoureuse». Devant cette charge, le journaliste, auteur de ce scoop-affaire, Airy Routier maintient sa version : «Je n'ai jamais mis en cause l'authenticité du SMS. Je maintiens totalement ma position là-dessus» et de commenter la démarche de Carla Bruni et sa tribune dans «Le Monde» : «Je le prends comme une façon habile de donner la possibilité à son mari de retirer sa plainte». Carla Bruni qui a longtemps été celle qui souffrait en silence dans cette affaire rocambolesque est si enflammée dans sa défense de son époux et se attaques contre « Le Nouvel Observateur» qu'elle réussit le petit exploit de citer à la fois l'humoriste marocain Gad El Maleh et le grand Beaumarchais : «La liberté exige d'avoir le sens des responsabilités, tout comme la transparence exige l'honnêteté, sans quoi, comme le dit Gad Elmaleh (dans La vérité si je mens) : «C'est la porte ouverte à toutes les fenêtres» ! Relisez Beaumarchais : «La calomnie, Monsieur ? Vous ne savez guère ce que vous dédaignez; j'ai vu les plus honnêtes gens près d'en être accablés… elle s'élance, étend son vol, tourbillonne, enveloppe, arrache, entraîne, éclate et tonne, et devient, grâce au Ciel, un cri général, un crescendo public, un chorus universel de haine et de proscription. Qui diable y résisterait ? Réponse : les journalistes. Les vrais». Avant de publier son texte dans le journal « Le Monde », Carla Bruni avait fait défrayé la chronique lors du diner d'Etat donné à l'Elysée en l'honneur du président israélien Shimon Peres. D'abord en se faisant royalement snober par une grande figure de la scène politique française, Simon Veil qui avait évité de manière ostentatoire de lui serrer la main. Simone Veil, devant le grand Buzz créé par ces images dira plus tard qu'elle n'avait pas vu Carla Bruni Sarkozy, rajoutant l'offense au mépris. Ensuite la dernière livraison du «Canard Enchaîné » relate un murmure de Cala Bruni à l'oreille de Shimon Peres : «Quand on me prend en photo, pour sourire, je ne dis pas «Cheese» mais «sexe».