Le président français Nicolas Sarkozy et l'ex-top model, Carla Bruni, s'offrent un voyage en Egypte. Les médias en France en font leurs choux gras. Le vrai conte de Noël que Nicolas Sarkozy a débuté dans les allées animées de Disneyland le 15 décembre dernier se déroule maintenant dans un décor naturel de magie orientale, les terres d'Egypte. Et il a fallu au protocole des voyages officiels une solide gymnastique verbale pour annoncer la présence de Carla Bruni aux côtés de Nicolas Sarkozy qui s'apprête à passer quelques jours à Louxor, en Haute Egypte à 700 km au sud du Caire. Celle dont le visage angélique et la silhouette longiligne monopolise la Une des gazettes, people et politique, prend l'appellation froidement commerciale «d'une accompagnatrice». S'il est vrai que les récents sondages effectués sur le sujet montrent une certaine distanciation des Français, 89% d'entre eux interrogés par l'IFOP estiment qu'il s'agit « d'une affaire privée », à peine 11% pensent que l'image présidentielle s'est détériorée après la révélation de cette liaison. Par contre les succès de kiosque rencontrés par cette affaire montrent un énorme intérêt pour cette nouvelle idylle au point que les discussions tournent autour de cette question centrale : «Carla Bruni va-t-elle devenir première dame de France?». Les discussions animées, les chroniques enflammées, souvent parsemées d'allusions lubriques, en disent long sur les divergences sur le sujet. Il y a ceux qui pensent à la réalité d'un coup de foudre chez un homme seul et disponible, fraichement divorcé, à la recherche d'une âme sœur pour combler l'insoutenable solitude du pouvoir. Et il y a ceux qui pensent à l'extraordinaire coup de pub et de déviation d'attention, qu'un président féru de manipulation médiatique peut s'offrir de temps en temps pour amuser la galerie et détendre l'ambiance. Les premiers parient sur la sincérité du caractère, les seconds redoutent le machiavélisme des situations. Et comme pour se venger de ce manque de visibilité, la presse française s'est payé un quart d'heure inédit d'audace et de pertinence. Non seulement elle a aligné, comme des trophées de chasse, tous les hommes célèbres auxquels Carla Bruni avait accordé ses faveurs, mais elle a ressorti aussi les déclarations sulfureuses de l'ex mannequin qui reflète sa conception de l'amour et du couple. Les plus récentes datent de février 2007 et étaient publiées par le «Figaro Madame». «Je suis fidèle… à moi-même ! Je m'ennuie follement dans la monogamie, même si mon désir et mon temps peuvent être reliés à quelqu'un et que je ne nie pas le caractère merveilleux du développement d'une intimité. Je suis monogame de temps en temps mais je préfère la polygamie et la polyandrie (une femme qui a plusieurs maris) (…) Moi, je ne cherche pas particulièrement l'établissement des choses : l'amour et le couple ne me rassurent pas». Avant de conforter son image de dévoreuse d'hommes encore moins rassurante pour Nicolas Sarkozy : «Je préfère qu'on me traite de prédatrice plutôt que de sac à puces. Prédatrice, ce n'est pas si mal pour une femme : ça déplace le jeu. Normalement, une fille est une proie». Les grands médias ont dû dépêcher leurs plus fins limiers pour couvrir ce voyage privé de Nicolas Sarkozy. Et pour bien insister sur le côté culturel de ce déplacement et non pas uniquement une simple virée romantique et adolescente d'un homme à la recherche d'un cadre attractif pour dérouler sa séduction, l'Elysée avait fait savoir que c'est le ministre égyptien de la Culture en personne, Farouk Hosni, candidat au poste de directeur général de l'Unesco, qui en a concocté le programme. Autre information étrange à signification politique particulière, celle qui consiste à faire savoir que le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, accompagné de son épouse la journaliste Christine Ockrent, rejoindra la famille Sarkozy dans une villa retirée sur la baie de Naama. Les observateurs ignoraient que les relations entre les deux hommes étaient intimes au point de passer les fêtes de Noël ensemble. Nicolas et Carla au pays des Pharaons pourrait être le titre de la nouvelle séquence mélodramatique sarkozienne. Mais même plongé dans sa nouvelle romance, l'Elysée a fait savoir que le président français pourrait à tout moment interrompre sa saga égyptienne si des dossiers comme l'affaire de l'otage franco-colombienne Ingrid Betancourt ou la crise de l'arche de Zoé connaissent un développement inattendu.