Abdelkader, un marchand ambulant à Agadir, a été condamné à trois ans de prison ferme pour avoir violé une jeune fille, à laquelle il avait promis le mariage. La Chambre criminelle près la Cour d'appel d'Agadir. Abdelkader est au banc des accusés. Il attend, à l'instar des autres mis en cause, l'entrée de la Cour. 9h sonnent de ce jour du mois de décembre. La salle d'audience est archicomble. Les minutes passent lourdement pour les mis en cause qui attendent l'examen de leurs dossiers. «Mahkama», crie l'agent de la salle d'audience. La Cour rentre et l'assistance se lève. Quand Abdelkader entend son nom, il traîne difficilement ses pas jusqu'au box des accusés. Qui est d'abord Abdelkader ? C'est un jeune homme de trente-deux ans. Il a mis ses pieds à l'école à l'âge de 7ans pour la quitter définitivement à 15 ans à la quatrième année de l'enseignement fondamental. Depuis, il a tenté vainement d'apprendre un métier pour devenir un marchand ambulant. Il s'est marié et son foyer a été égayé de deux enfants. Qu'est ce qu'il lui est arrivé pour être au box des accusés ? C'est une jeune fille qui l'a accusé de viol. Seulement, il rejette l'accusation. Il a expliqué à la Cour qu'il avait rencontré la première fois Samira au marché. C'est elle qui l'a provoqué pour entretenir une relation amoureuse avec elle. Elle n'a pas cessé de lui demander de l'accompagner chez une amie à elle, explique-t-il à la Cour. En effet, il a fini par obtempérer. Il a entretenu une relation amoureuse avec elle qui a duré plus d'une année. Elle est au courant de son mariage. «Mais elle me dit toujours qu'elle a besoin seulement d'une personne avec laquelle elle doit passer un peu de temps», explique-t-il à la Cour. Seulement quand elle est tombée enceinte, elle a commencé à lui demander de se marier avec elle. «je ne pouvais pas, Mr le président», dit-il à la Cour. Il lui a demandé d'avorter. Elle a refusé, ajoute-t-il. Samira, âgée de vingt-deux ans est célibataire et sans profession. Sa relation avec Abdelkader n'était pas la première, elle avait d'autres relations avec d'autres jeunes comme cela a été révélé par les témoins. Bref, elle est une fille frivole. Devant les juges, elle a expliqué que c'est lui qui l'avait croisée et lui a proposé une relation amoureuse. Elle a refusé au départ. Mais elle a fini par céder car il insistait beaucoup, précise-t-elle à la Cour. «Mais j'ai refusé de faire l'amour avec lui à chaque fois qu'il me l'a demandé», affirme-t-elle devant les juges. Dernièrement, il lui a révélé qu'il allait la demander au mariage. Avant d'aller chez sa famille, il lui a demandé de l'accompagner chez lui pour rencontrer sa mère. Samira a accepté et elle l'a accompagné. Cependant, elle a remarqué qu'il n'y avait personne à la maison. Elle lui en a fait part. Abdelkader lui a demandé d'attendre sa mère sortie faire des courses, explique-t-elle à la Cour. Il lui a demandé de partager avec lui le même lit. Elle a refusé. Aussitôt, il l'a giflée. Elle a fondu en larmes, l'implorant de la laisser tranquille. Abdelkader qui n'entendait que ses instincts la menaçait avec couteau, précise-t-elle à la Cour et lui a demandé de se dévêtir. Craignant d'être blessée par l'arme blanche, elle s'est étendue sur le lit toute nue et l'a laissé faire, confirme-t-il à la Cour. Quand il l'a relâché, il l'a rassurée qu'il se marierait avec elle. Seulement au fil des mois, elle s'est aperçuequ'elle était enceinte et a fini par porter plainte contre lui. Après la plaidoirie de l'avocat de la défense qui réclamé l'acquittement de son client et le réquisitoire du représentant du ministère public qui a requis la peine maximale, la Cour a condamné Abdelkader à trois ans de réclusion criminelle.