Cinq individus ont été récemment condamnés respectivement à quatre et à deux ans de prison ferme. Ils volaient leurs victimes en utilisant une fille de joie comme appât. Ils sont quatre jeunes garçons, dont l'âge ne dépasse pas la vingtaine. Et pourtant, trois parmi eux ont un lourd casier judiciaire. Abdellah a purgé une première peine de quatre mois d'emprisonnement ferme, puis une deuxième de six mois ferme et une troisième de dix-huit mois ferme. Quant à Abdeljalil, il a séjourné à deux reprises à la prison d'Oukacha à Casablanca. Le premier séjour était d'une durée de trois mois et remonte à trois ans. Il a été condamné pour coups et blessures avec utilisation de l'arme blanche. Et le deuxième avait eu lieu vingt mois après son relâchement. Condamné à dix-huit mois de prison ferme après avoir participé à des vols qualifiés, il a été gracié après avoir passé seulement une année de prison. Son ami intime, Mohamed, a purgé quant à lui trois peines d'emprisonnement : la première pour trafic de drogue, la seconde pour récidive au même motif et la troisième pour vol qualifié. Seul Abdelkader, leur aîné âgé de dix-huit ans, qui a un casier judiciaire vierge. Il est toutefois plongé dans le monde de la délinquance depuis deux ans. Ce dernier était à son seizième printemps quand il a quitté les bancs du collège. Au départ, il a rallié les rangs de trois voyous du quartier Moulay Rachid pour commencer à apprendre l'abc de la délinquance. Au fil des mois, il est devenu professionnel en vol à la tire. Ensuite, il a rencontré Abdellah qui a déjà une expérience de plus de cinq ans dans la délinquance et trois antécédents judiciaires. Ce dernier lui a proposé de le rejoindre pour former une bande de malfaiteurs. Sans hésitation, Abdelkader est devenu son complice. Il a fait la connaissance avec les deux amis de Abdellah, Abdeljalil et Mohamed, avec lesquels il opérait déjà pour dévaliser ses victimes notamment les femmes. Ces derniers ont déjà perpétré une trentaine de vol à la tire. Avec la venue de Abdelkader, ils ont décidé de changer la stratégie de leurs opérations délictuelles et criminelles. Ce changement a nécessité l'existence d'une fille parmi eux. Sans trop la rechercher, ils ont décidé de solliciter la maîtresse d'Abdellah de les rejoindre. Sans manifester aucune réserve, Nadia a accepté d'être un appât pour les automobilistes désirant passer un petit moment avec une fille de joie à bord de leurs bagnoles. En rôdant dans quelques boulevards casablancais, vers des heures tardives, elle n'hésitait pas à inciter les automobilistes à la débauche. Une fois l'un d'eux s'arrête, elle montait pour marchander avec lui. Elle ne lui demandait pas beaucoup d'argent, mais elle l'obligeait à s'arrêter dans une ruelle obscure que les quatre voyous lui ont indiquée auparavant. Arrivée à ladite rue, Nadia demandait à son client de lui ouvrir la portière afin de descendre pour uriner. Celle-ci ouverte, les quatre voyous armés de couteaux montaient à bord de la voiture pour obliger l'automobiliste à vider ses poches. Ils le menaçaient de mort s'il manifestait la moindre résistance. Devant quatre jeunes gaillards et armés, le client n'a pas le choix que d'obtempérer. La fille et les quatre voyous changeaient de temps en temps les lieux de leurs opérations par précaution. Un jour, l'un de leurs victimes a surpris la jeune fille dans un boulevard casablancais alors qu'elle guettait un automobiliste pour le mettre dans ses filets. En arrêtant sa voiture, il l'a attrapée et a alerté la police, qui l'a mise hors d'état de nuire. Soumise aux interrogatoires, elle a dénoncé ses complices qui ont été alpagués ensuite et traduite devant la justice. À l'instar de la majorité des mis en cause qui se présentent devant la Chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca, les cinq mis en cause ont nié les charges retenues contre eux. La jeune fille a affirmé qu'elle n'a fait aucune déclaration aux enquêteurs. Elle a également nié sa relation avec les quatre jeunes garçons. Ces derniers ont également rejeté l'existence de toute relation entre eux. Seulement, la Cour, qui a entendu le seul témoin de l'affaire, s'est convaincue de leur culpabilité et a condamné à 4 ans de prison ferme chacun des quatre jeunes garçons et à deux ans la jeune fille.