Agé de 44 ans, Ahmed en a passé 25 derrière les barreaux. Il vient d'être condamné à dix ans pour avoir tué un marchand clandestin de gros rouge de son quartier. Le protagoniste de ce dossier vient d'être condamné par les magistrats de la Chambre criminelle près la Cour d'appel de Rabat à dix ans de réclusion criminelle. Il a été jugé coupable de coups et blessures ayant entraîné la mort. Les poursuites judiciaires acquises à son rencontre par le juge d'instruction, indiquent clairement qu'Ahmed était dans un état d'ébriété extrême et, à l'aide d'un tesson de bouteille, il avait tué le pinardier de son quartier. Le pourquoi du crime est un simple malentendu entre acheteur et vendeur, entre deux ivrognes qui passent la majorité de leur temps libre à se soûler. Non, il ne s'agit pas de gens ayant une occupation professionnelle et à la fin de leur journée de travail se réunissent autour d'un verre, ils sont tout le temps en prison. Le pinardier pour vente illégale de boissons alcoolisées et son assassin pour des délits de tout genre. Le nombre de leurs condamnations est presque indéfini, leurs casiers judiciaires sont garnis de peines d'emprisonnement. Le défunt était considéré par les autorités judiciaires comme étant l'un des vendeurs de gros vin rouge les plus connus dans toute la wilaya de Rabat. Pour Ahmed, la prison est devenue un domicile fixe depuis l'âge de 15 ans lorsqu'il avait purgé sa première condamnation pour agression à l'arme blanche. Il est un repris de justice qui était déjà derrière les barreaux pour un autre meurtre où il avait été condamné à dix ans. Il avait tué un autre délinquant à l'aide d'une hache. Certains témoins avaient déclaré que l'arme du crime était une épée et d'autres avaient parlé d'un coutelas de grande taille. De toute façon, une chose est sûre, le meurtre avait été commis par un objet en métal. Le calcul mathématique de l'âge de ce repris de justice qui est né en 1959 indique apparemment qu'en 44 ans de vie, il a passé près de 25 en prison. Un itinéraire carcéral unique en son genre. Bien avant de commettre son premier homicide, il avait été jugé par les magistrats de la Cour d'appel à deux reprises pour viol. Un abus sexuel perpétré sur une mineure de 14 ans où il avait été condamné à sept ans de réclusion criminelle et le même délit avait été commis sur la personne d'une femme jeune de 23 ans. Pour ce dernier crime, son avocat avait expliqué à la cour qu'il ne s'agissait pas d'un viol. La victime qui ne s'était présentée à aucune audience était, paraît-il, une fille de joie. Donc, le délit d'accusation se limitait à une relation sexuelle illégale et la défense avait demandé à la cour de se prononcer contre la plaignante pour débauche. Après un débat intense, la justice avait décidé de le condamner à deux ans de prison. Mais ses condamnations ne s'arrêtent pas au niveau des viols et des meurtres, pendant qu'il purgeait l'une de ses peines, il avait constitué une bande de malfaiteurs à l'intérieur de la maison d'arrêt avec d'autres délinquants qui devaient êtres libérés dans la même période. Une fois en liberté, ils ont mis à exécution leur plan. Une trentaine de personnes avaient été agressées sans foi ni loi et dépouillées de leurs biens. Pour l'ensemble de ces forfaits, il avait écopé de cinq ans de prison ferme. Faut-il alors admettre que certains individus sont réellement incapables de vivre en liberté ? Faut-il admettre qu'il existe des gens qui ne peuvent s'intégrer au sein de la société ? Le cas d'Ahmed est apparemment un exemple à prendre au sérieux.