L'auteur de l'attaque perpétrée le 9 novembre dernier contre l'aéroport de Djanet, en Algérie, serait le «Mouvement pour l'autonomie du Sahara». L'attaque contre l'aéroport de Djanet, une ville située à 1800 kilomètres au sud-est d'Alger, a une origine politique. C'est ce que révèlent les premiers éléments de l'enquête menée au lendemain de cet attentat, perpétré dans la nuit du 8 au 9 novembre par des éléments appartenant à un groupe nommé «Mouvement pour l'autonomie du Sahara». Selon des révélations policières, rapportées lundi par le Quotidien algérien «El Watan», la finalité politique de cette attaque est à prendre en considération, d'autant plus que l'attentat était intervenu quelques jours seulement avant la visite, à Djanet, du président allemand. Pour rappel, le secrétariat d'Etat allemand à l'Intérieur a mis en garde dernièrement contre le danger terroriste que font planer les groupes armés actifs dans la sud-ouest algérien, et dans la région du Sahel plus globalement. Reste que l'auteur de l'attaque contre l'aéroport de Djanet est un nouveau groupe, il n'a rien à voir avec l'Organisation Al Qaïda au Maghreb islamique, qui est fort bien implantée dans le désert algérien. Si la presse algérienne prête au chef du «Mouvement», présenté comme un simple «contrebandier», des «accointances» avec le responsable d'Al Qaïda dans le sud-ouest algérien, il reste à démontrer la nature de ces «accointances». Comme son nom le laisse entendre, «Mouvement pour l'autonomie du Sahara», l'auteur de l'attentat ne chercherait pas à «islamiser» l'Algérie, comme le revendique la branche maghrébine d'Al Qaïda, mais à obtenir l'autonomie pour le sud ouest algérien. Reste maintenant à identifier les commanditaires de ce mouvement. D'après les révélations de la presse algérienne, «l'implication de forces étrangères n'est plus un secret pour personne». Deux pays seraient derrière le «Mouvement pour l'autonomie du Sahara», soit la France et la Libye, «deux pays qui se disputent le contrôle des Touaregs du Sahel». «Des phalanges ont été alimentées en armement, ont bénéficié de logistique et ont été entraînées dans des camps au Mali et au Niger aux frais de ces deux pays pour mener une guerre fratricide au nom d'une lutte d'intérêts d'Etats étrangers», écrit «El Watan» sans toutefois apporter les preuves nécessaires de l'implication des deux pays dans le financement et l'encadrement du Mouvement en question. Le recours à la théorie légendaire du «complot étranger» ne tient pas dans le cas échéant ; il serait destiné, d'après des observateurs, à «détourner l'attention des failles enregistrées au niveau du système de contrôle installé par les services de sécurité algériens». Le groupe, à l'origine de l'attentat, était d'ailleurs bien informé sur les points faibles de l'aéroport. «Quelques minutes ont suffi au groupe pour installer les lance-roquettes et prendre position à quelque 500 mètres de l'appareil militaire», fait constater un reporter algérien, ajoutant que «la garde, assurée par des militaires, était relâchée après le décollage de l'avion d'Air Algérie». Une véritable «catastrophe» a pu être évitée à l'aéroport ; «fort heureusement, les obus n'ont pas atteint l'appareil militaire», écrit la presse algérienne, qui se demande comment les auteurs de l'attaque, au nombre de 12, ont pu facilement prendre la fuite.