Dans des villes comme Tanger, le mètre carré est négocié à 25000 DH en front de mer. Ce qui fait dire à un observateur averti, qu'il vaut mieux être vendeur de terrains au Maroc, qu'être banquier ou promoteur immobilier. Alors que les banques marocaines continuent régulièrement à baisser leurs taux d'intérêt sur l'immobilier, le prix du mètre carré poursuit, lui, sa course folle vers des sommets jamais atteints. Sur le long terme, les prêts étaient accordés à environ 6,32% selon les durées. Aujourd'hui, les prêts de plus de 7 ans se rapprochent inéluctablement vers le plancher réglementaire de 5,15. Même tendance sur le court terme, où le 4, 72% devient de règle. Pendant ce temps, le foncier flambe. Le mètre carré pour le logement social est passé d'une moyenne de 300 à 400 DH à un niveau olympique de 1 500 DH. Dans des villes comme Tanger, le mètre carré est négocié à 25000 DH en front de mer. Ce qui fait dire à un observateur averti, qu'il vaut mieux être vendeur de terrains au Maroc, qu'être banquier ou promoteur immobilier. Car, ce que la presse a appelé «bulle spéculative» ne fait pour le moment que le bonheur des propriétaires fonciers. Pour rectifier le tir, le ministère de l'Habitat prépare toute une batterie de mesures dont la finalité est toute trouvée : «inciter les braves propriétaires» à ne pas trop conserver leur bien. Autrement dit, taxer le terrain non bâti pour mobiliser plus de foncier. Il faudra au passage vaincre la réticence des promoteurs plutôt favorables à la révision du coefficient de réévaluation du terrain en prenant en compte le temps resté dans la réserve et l'inflation. Cela inciterait les propriétaires de terrains à céder, sachant, déclarait sur ces colonnes un acteur important, qu'ils pourront réaliser des plus-values conséquentes. Or, actuellement, il faut attendre 15 à 20 ans pour qu'un terrain acheté à 100 000 DH atteigne 200000 DH. Bref, cette forte augmentation des prix de l'immobilier s'inscrit dans une tendance générale que connaissent tous les marchés émergents. Selon un rapport du groupe immobilier britannique Knight Frank et Citi Private Bank, Londres devance Monaco avec un prix du mètre carré de 36.800 euros dans les plus beaux quartiers, contre 35.000 à Monaco. Heureusement qu'on n'en est pas encore là au Maroc.