Le projet de la centrale de Cap Ghir étant abandonné, l'ONE lance une batterie de mesures pour maîtriser la demande en énergie. L'Office appelle au passage à l'horaire GMT+1 et à la délégation de la gestion de l'éclairage public. Après avoir renoncé à la centrale thermoélectrique de Cap Ghir, l'ONE lance un plan d'action pour la maîtrise de la demande d'énergie. Pour faire face à une demande en croissance annuelle de 8 à 9%, l'Office était acculé à envisager deux solutions. Il est question de développer l'offre en réalisant de nouvelles centrales électriques pour faire face à une demande annuelle supplémentaire de 500 à 600 MW ou de mettre en oeuvre une véritable stratégie de maîtrise de la consommation. Pour le moment, c'est pour la deuxième option que les responsables de l'Office ont penché en lançant le «Demand Side Management». Cette initiative intègre trois composantes, explique un communiqué de l'ONE. Il s'agit d'abord d'un axe «équipement» qui comprend la généralisation des lampes à basse consommation (LBC), la promotion des solutions solaires en milieux urbains et péri-urbains et la promotion de la labellisation des équipements électriques. Le programme de généralisation des LBC prévoit l'introduction de cinq millions de lampes en 2007-2008 à l'échelle nationale. Cela permettra de générer une économie d'énergie de l'ordre de 300 GWh par an. La promotion des chauffe-eau solaires pourrait, quant à elle, aboutir à une économie de 50 à 70% des dépenses en énergie et ce, en tirant profit d'un gisement solaire évalué à 5,5 KWh/m2/jour. Un autre axe d'intervention de l'ONE concerne la tarification. Il consiste, explique-t-on auprès de l'Office, en une «tarification à postes horaires» pour les clients basse tension patentés et pour les ménages grands consommateurs, une «tarification super pointes» pour les clients haute et très haute tension, une «tarification incitative à l'effacement» et enfin l'introduction de la puissance souscrite pour les distributeurs d'électricité. En troisième lieu, l'Office axe sa stratégie sur des mesures institutionnelles. Il recommande ainsi le changement de l'heure légale et le passage à l'horaire GMT+1 ou l'horaire européen. De même, il appelle à une généralisation de l'horaire continu et au changement de l'horaire du travail. Ce réaménagement horaire devrait permettre de profiter pleinement de l'éclairage naturel, ce qui pourrait engendrer une économie d'énergie pouvant aller jusqu'à 180 GWh ainsi qu'une réduction de la puissance appelée en heure de pointe pouvant atteindre 200 MW. L'ONE préconise également la promotion de la gestion déléguée de l'éclairage public. Une mesure qui permettra de générer une économie de 54 MW. Par ailleurs, l'Office a développé deux offres de services, EnergiPro et Optima, dédiées aux entreprises. EnergiPro, lancée en septembre 2006, est destinée aux industriels intéressés par l'autoproduction à partir des énergies renouvelables. Dans cette offre de service, l'Office s'engage à assurer le transit sur le réseau national de toute énergie produite à partir des énergies renouvelables des points de production vers les points de consommation. Il se porte également acquéreur de l'excédent produit et non consommé moyennant une «rémunération intéressante». Quant à la gamme Optima, elle comporte, explique-t-on, cinq produits et a pour objectif d'aider les entreprises à optimiser leur consommation. Et ce, en maîtrisant l'évolution de la consommation et en utilisant d'une manière rationnelle leur équipement. Convention L'ONE et le ministère des Habous ont signé une convention pour l'éclairage des mosquées. Selon le texte, l'Office s'engage à faire bénéficier 4000 mosquées de tarifs administratifs et étudier la possibilité d'asseoir un tarif préférentiel pour leur consommation. L'ONE s'engage également à assister les délégations régionales des affaires islamiques en vue d'optimiser et rationaliser la consommation dans les mosquées.