Les derniers détails techniques ayant été examinés, il ne reste plus qu'à affiner les formalités que les pêcheurs européens doivent accomplir pour entrer en activité dans les eaux marocaines. Les 119 bateaux de pêche communautaires démarreront leurs activités dans les eaux marocaines dans les quelques semaines à venir. L'accord entre le Maroc et l'Union européenne est entré en vigueur depuis le 1er mars et les pêcheurs européens, en majorité des Espagnols, commenceront leur travail dès qu'ils auront accompli les formalités en vigueur, précise Mohammed Tarmidi, secrétaire général du département des Pêches maritimes. Il s'agit, explique-t-il, du paiement des droits de licences et des redevances, le dépôts des dossiers techniques des navires concernés et des visites techniques. Du côté espagnol, des sources du ministères de tutelle avancent la date du 1er avril pour le démarrage de leurs activités dans les eaux marocaines. Cette date ne concerne toutefois qu'une partie de la flotte, soit 70 bateaux. Le reste devrait rejoindre les eaux maritimes marocaines, au plus tard, vers la mi-mai. Les derniers détails de l'accord ont été fixés lors de la réunion tenue la semaine dernière par la Commission mixte maroco-espagnole. Il s'agit notamment des différentes dispositions de l'accord, telles que l'utilisation de la lumière artificielle et les engins autorisés pour la catégorie de pêche artisanale au nord (hameçons et palangres) et les captures accessoires pour la catégorie de pêche artisanale au Sud. «Nous avons appliqué aux navires européens les mêmes dispositions qui s'appliquent à la flotte nationale», affirme M. Tarmidi. «Ils se sont vu accorder les mêmes avantages et sont soumis aux mêmes restrictions», ajoute-t-il. «Les Espagnols voulaient plus», confie-t-il, mais l'on s'est finalement conformé à l'esprit des accords internationaux. Cet accord étant, en fait, aligné sur la législation en vigueur au niveau national. Dans les côtes des provinces du Sud, il a été fixé un quota de 60.000 tonnes de pélagiques. Un nombre maximal de 18 bateaux est toléré dans cette zone. Ce qui porte le nombre des navires autorisés à pêcher sur les côtes marocaines à un maximum de 137 unités. L'accord prévoit également une obligation de débarquement des prises sur le sol marocain variant entre 25 et 50% selon la nature des espèces. Il s'agit en fait de deux types de débarquements, précise-t-on auprès du département concerné, les débarquements obligatoires et volontaires. Ceux obligatoires sont déclinés en trois modalités. Pour les senneurs-Nord, il s'agit d'un taux évolutif: 25% la première année et 50% la 4ème. Pour les demersaux, un taux unique de 50% est fixé pendant toute la durée de l'accord. Les chalutiers pélagiques opérant au Sud sont soumis à un taux de débarquement des prises de 25% pendant les quatre années. Les débarquements volontaires concernent essentiellement la pêche artisanale, qui ne présente pas un grand intérêt économique, précise-t-on. Les thoniers qui, pour stimuler cette activité, bénéficient des réductions de droits portuaires sont également encouragés à débarquer une partie de leurs prises dans les ports nationaux. A noter, en outre, qu'il est prévu l'embarquement sur les navires européens d'environ 300 marins marocains. Le nombre des marins embarqués diffère selon la nature des navires. En contre-partie, l'Union européenne accordera une compensation financière annuelle au Maroc de l'ordre de 36,1 millions euros, soit un total de 144,4 millions sur les quatre ans de validité de l'accord. Sur cette enveloppe, 13,5 millions euros seront accordés chaque année à l'appui du secteur de la pêche au Maroc. La flotte européenne, qui opérera dans les côtes nationales, devra également s'acquitter de quelque 3,4 millions euros de droit de licences et autres redevances.