Ils devraient débarquer dès le 8 avril, mais les bateaux de pêche communautaires risquent d'attendre encore quelques jours. Les Espagnols accusent Bruxelles d'être à l'origine de ce retard. Les premiers bateaux de pêche espagnols débarqueront dans les eaux territoriales marocaines dès ce dimanche 8 avril. C'est ce que déclaraient les responsables ibériques avant de découvrir qu'une « légère » erreur d'un fonctionnaire de l'UE pourrait repousser cette date. Pour la partie marocaine, l'accord est entré en vagueur depuis le 1er mars, et la reprise d'activité des pêcheurs européens ne dépend que de l'accomplissement des formalités d'usage. «Il s'agit, déclarait à ALM, Mohamed Tarmidi, Secrétaire général du département des pêches, du paiement des droits de licences et des redevances, des dépôts des dossiers techniques des navires concernés et des visites techniques». Et cela, dans le strict respect des termes de l'accord conclu entre le Maroc et l'UE. «Texte qui, rappelait M. Tarmidi, correspond exactement à ce que prévoit la législation en vagueur à l'échelle nationale». Or, dans la rédaction des clauses de l'accord, les fonctionnaires de l'Union ont établi, explique-t-on, la capacité des bateaux selon le système de mesure anglais, c'est-à-dire en grand tonnage (GT), alors qu'au Maroc s'applique le système métrique international ou le tonnage brut (TB). Ce qui, laisse-t-on entendre, supposerait quelques mises au point. Néanmoins, du côté marocain la transparence reste de mise. «Nous avons appliqué aux navires européens les mêmes dispositions qui s'appliquent à la flotte nationale», souligne M. Tarmidi. «Ils se sont vus accorder les mêmes avantages et sont soumis aux mêmes restrictions», ajoute-t-il. Une fois réglé ce léger détail, les bateaux communautaires pourront commencer leur activité dans les eaux nationales, sauf les palangriers. Ces derniers doivent attendre la mi-mai, date à laquelle prend fin la période du repos biologique décrété dans les zones qui leur sont affectées. Ainsi, 119 bateaux européens, parmi lesquels se trouvent 101 espagnols dont 44 andalous pourront débarquer incessamment dans les eaux territoriales marocaines. La date de 1er avril avait été annoncée pour le début d'activité, mais les Espagnols ont préféré attendre la fin des célébrations de la “Semana santa”, qui coïncide avec la première semaine de ce mois. 70 bateaux peuvent dès à présent commencer leur activité alors que les autres attendre la fin du repos biologique le 16 mai. À rappeler que dans les côtes des provinces du Sud, il a été fixé un quota de 60.000 tonnes de pélagiques. Un nombre maximal de 18 bateaux est, ainsi, toléré dans cette zone. Ce qui porte le nombre des navires autorisés à pêcher sur les côtes marocaines à un maximum de 137 unités. Il est à noter, en outre, que l'accord prévoit une obligation de débarquement des prises sur le sol marocain variant entre 25 et 50% du volume, selon la nature des espèces. Il est, également, prévu l'embarquement sur les navires européens d'environ 300 marins marocains. Le nombre des marins embarqués diffère selon la nature des navires. En contrepartie, l'Union européenne accordera une compensation financière annuelle au Maroc de l'ordre de 36,1 millions euros, soit un total de 144,4 millions pour les quatre ans de validité de l'accord.