* L'accord de partenariat dans le secteur de la pêche entre l'U.E. et le Maroc sera soumis à la plénière du Parlement européen du 15 au 18 mai à Strasbourg. * L'adoption en commission de l'accord de pêche pourrait être synonyme d'un retour des chalutiers des vingt-cinq dans les eaux marocaines en juin prochain. Après qu'un Conseil de gouvernement ait donné son accord de principe sur le renouvellement de l'accord de pêche avec l'U.E en avril dernier, c'était au tour des représentants de l'U.E de revenir sur la question. Les spécialistes du dossier de pêche estiment, en effet, que «le refus par la commission des amendements restrictifs de la zone excluant le littoral des provinces du Sahara marocain est un bon signe que cet accord va être renouvelé sous de bonnes conditions». Il faut remarquer que c'est en 1999 qu'avait pris fin l'ancien accord de pêche entre notre pays et l'U.E. Il fonctionnait selon le principe de versements d'indemnités européennes au Maroc contre des licences. Ce système est certes fructueux du point de vue des réserves en devises, mais a il été souvent jugé comme disproportionné par rapport aux richesses extraites des eaux territoriales marocaines. De leur côté, les professionnels marocains semblent une nouvelle fois s'intéresser à la portée de cet éventuel renouvellement sur leurs conditions d'exercer. Inutile de rappeler que la concurrence menée par les chalutiers des pays des 25 a toujours hanté les esprits des pêcheurs marocains, qui ont de plus en plus de mal à conquérir le marché européen. Il faut souligner que l'accord de pêche conclu en juillet 2005 entre le Maroc et l'U.E a suscité beaucoup de débats et de tiraillements suite à des amendements très sensibles qui touchaient le principe de l'intégrité territoriale du Maroc. Depuis cette date, cet accord a subi deux reports à cause de certaines positions des pays membres de l'U.E. L'important demeure que l'accord sera soumis à la plénière du Parlement européen à Strasbourg qui se tiendra du 15 au 18 mai. Cette coopération «difficile» dans le secteur de la pêche est doublée d'une crainte, exprimée par les opérateurs, sur «le degré de contrôle qui sera exercé sur les pêcheurs européens pour les amener à respecter les normes biologiques prévues pour les captures», comme le souligne un opérateur du secteur. Il reste cependant que pour entériner définitivement son entrée en vigueur en juin prochain, c'est le Conseil des ministres présidé par S. M. le Roi, puis le Parlement, qui consacreront l'adoption du texte. Ces démarches «procédurales» ont cet avantage certain de réagir aux décisions prises par la partie européenne. A cela s'ajoute une série de détails techniques qui ne sont pas encore clairs, tant au niveau du volume des captures, des diverses espèces à protéger qu'à propos de la répartition des licences de pêche. Faut-il rappeler que le Maroc, en guise de mesures de pression, avait projeté de lancer un appel d'offres international en ce deuxième semestre de 2006 ouvert aux sociétés européennes privées. Le problème du calcul des licences est toujours posé en raison d'une différence qui existe entre les normes marocaines de certificats de tonnage et celles communautaires. Des divergences existent aussi à propos des délais de renouvellement des licences de pêche, dont la partie européenne demande une réduction. La problématique question des débarquements obligatoires des chalutiers européens dans les ports marocains n'est pas encore tranchée. Pourtant, et malgré tous les désaccords, il est attendu que des solutions soient trouvées, graduellement, pour que cet accord puisse entrer en vigueur et marquer ainsi une nouvelle étape dans le partenariat euro-marocain.