Les ministres européens de la Pêche ont adopté, lundi 22 mai 2006, l'accord signé avec le Maroc. Les pays soutenant le Polisario n'ont pu faire durer le blocage. Les séparatistes, courroucés, s'en prennent à la France et à l'Espagne. Les bateaux de pêche européens pourront bientôt (la date du 1er juin est la plus avancée) redéployer leurs filets dans les eaux marocaines de Tanger à Lagouira. Lundi 22 mai 2006, les ministres européens de la Pêche ont adopté l'accord signé entre le Maroc et l'Union européenne mettant ainsi fin à un long feuilleton alimenté par les "revendications" du Polisario soutenu par plusieurs pays qui ont fini par se rendre à l'évidence. Ainsi, seule la Suède a voté contre l'adoption dudit accord couvrant toutes les côtes marocaines, alors que d'autres pays, réticents jusqu'à il y a quelques semaines, ont fini par rectifier leurs positions. Il s'agit notamment de la Finlande, de l'Irlande et des Pays-Bas qui ont émis des réserves quant audit accord sans toutefois voter contre. Le vote des ministres européens chargés de la Pêche vient entériner l'adoption du même accord par le Parlement européen, le 16 mai dernier. Les parlementaires de l'UE avaient adopté cet accord à une large majorité de 404 voix favorables contre 175 et 72 abstentions. La Commission européenne, face au "problème" que posaient les côtes marocaines du Sud, a affirmé avoir recueilli un avis juridique favorable découlant de décisions, précédentes et similaires, de l'Organisation des Nations Unies. L'accord de pêche avec l'U.E bénéficiera principalement aux pêcheurs espagnols qui auront la part du lion. Sur les 119 bateaux qui pêcheront dans les eaux marocaines, 100 proviennent du voisin ibérique. Le total pour des prises annuelles de 60.000 tonnes. En contrepartie de cet accord de quatre ans, Rabat se verra verser la somme totale de 163 millions d'euros (contribution communautaire et celle des pêcheurs).Dans un récent entretien à ALM, Mohand Laenser, ministre de l'Agriculture, du développement rural et des pêches maritimes, a indiqué que le volet financier n'était pas forcément le plus important aspect de cet accord. Le volet politique est non moins important, avait ajouté M. Laenser. Le Polisario, qui s'est longuement agité autour de cet accord, a réagi, entre autres, par une attaque des plus virulentes contre la France et l'Espagne accusées de perpétuer le "fait colonial" et de privilégier leurs intérêts aux dépens des droits du "peuple sahraoui". Une réaction qui, par le ton adopté, manque cruellement de tact.