* L'entrée en vigueur effective de l'Accord de pêche entre le Maroc et l'U.E. constitue une chance pour le segment de la pêche artisanale. * L'enjeu social de cet accord concerne aussi bien le Maroc que l'Espagne. * Des aspects dits «logistiques» empêchent encore les pêcheurs européens de commencer leur activité. La signature de l'Accord de pêche entre le Maroc et l'U.E avait un objectif structurant évident. Le développement de la filière marocaine de pêche devait être privilégié. Au même titre que le financement du plan marocain de restructuration de la pêche artisanale. C'est dans cet esprit que le quota annuel a été fixé à 60.000 tonnes pour la pêche pélagique industrielle au même titre que le nombre des unités de pêches à 119 bateaux. Il faut rappeler que la grosse part des 144 millions d'euros qui seront versés au Maroc sera affectée au financement des mesures spéciales d'assistance et au développement d'activités de pêche durables dans les eaux marocaines. A commencer par la modernisation de la flotte côtière, et en promouvant la commercialisation des produits de pêche et l'accompagnement de l'impact du retrait des filets dérivants sur les flottes concernées. D'après certaines estimations, les droits versés par les propriétaires de bateaux en vertu de cet accord vont constituer un revenu annuel supplémentaire pour le Maroc de plus de 3 millions d'euros. Il faut aussi souligner que le gouvernement espagnol a ouvert une ligne de crédit destinée à la restructuration de la flotte qui porte sur la reconversion de 4.100 bateaux de pêche artisanale. Ces embarcations semblent exercer actuellement une importante pression sur les réserves de céphalopodes. Il faut rappeler dans ce cadre que le volume des captures en 2006 a été de 709.000 tonnes, soit une baisse de 18% par rapport aux captures de la flotte de pêche marocaine en 2005. Un responsable de l'ONP indique dans ce registre «la construction de huit nouvelles halles et de 4 marchés de gros au cours de cette année, au même titre que le soutien à la pêche artisanale en partenariat avec l'Agence américaine «Millenium Chalenge». Il concerne 760 millions de DH destinés à la construction de 20 villages de pêcheurs et la modernisation de 10.000 embarcations». Il faut aussi noter que les 119 bateaux autorisés à pêcher dans les eaux marocaines représentent le quart de l'ancien effectif. Ce qui est en fait remarquable c'est que l'enjeu social de cet accord concerne aussi bien le Maroc que l'Espagne. C'est pour dire que la manne financière dégagée sur 4 ans doit impérativement avoir des retombées positives. Le dernier volet qui inquiète encore les opérateurs est celui des outils de contrôle des embarcations. Des aspects dits «logistiques» empêchent encore les pêcheurs européens de commencer leur activité. Actuellement, les préparatifs se poursuivent pour la formation des contrôleurs qui devront se baser sur les détails techniques dressés par une commission mixte.